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Des experts appellent la République dominicaine à ne pas expulser les personnes d’origine haïtienne

vendredi 31 juillet 2015

Des experts des Nations Unies ont appelé mardi le gouvernement de la République dominicaine à prendre des mesures pour empêcher les expulsions arbitraires de personnes d’origine haïtienne et lutter contre les allégations de profilage racial dans la conduite des déportations.

« Les migrants sont en droit d’être protégés et les Dominicains d’origine haïtienne ont le droit de résider en toute sécurité sur le territoire, de même que les enfants nés en République dominicaine et légalement enregistrés », a déclaré dans un communiqué de presse Mireille Fanon Mendès-France, qui dirige actuellement le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine de l’ONU.

Environ 19.000 personnes auraient quitté la République dominicaine pour Haïti depuis juin dernier en raison de la peur suscitée par les déportations qui commenceront officiellement au mois d’août et les violations auxquelles elles risqueraient de donner lieu.

Cette vague de déportations programmées fait suite à une décision prise en 2013 par la Cour constitutionnelle du pays, remettant en cause la citoyenneté d’un certains nombres de personnes d’origine haïtienne et leur donnant jusqu’à la mi-juin 2015 pour régulariser leur statut..

Selon le groupe d’experts, les difficultés qu’éprouvent les personnes concernées à obtenir les documents nécessaires pour entamer un processus de naturalisation et de régularisation, combinées au manque d’informations concernant le plan d’expulsion en cours, « ont instillé la peur, ce qui a abouti à une situation où les personnes d’ascendance haïtienne sans documents quittent le pays pour éviter les expulsions brutales ».

Le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine a par ailleurs appelé les autorités dominicaines à prendre des mesures pour lutter contre la discrimination et l’exclusion sociale dont sont victimes les migrants haïtiens et les personnes d’origine haïtienne dans le pays.

« La République dominicaine ne reconnaît pas l’existence d’un problème structurel lié au racisme et à la xénophobie, mais elle doit aborder ces questions en priorité pour libérer le pays de la tension et de la peur », a affirmé Mme Mendès-France .


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