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Les sondages pointent leur nez

mercredi 5 août 2015

Selon Le Larousse, la définition statistique du terme sondage est la suivante : « Méthode consistant à recueillir des informations sur un groupe d’individus ou d’unités statistiques (échantillon) prélevé dans un ensemble plus important (population), et destinée à estimer certaines caractéristiques de la distribution d’un ou de plusieurs caractères dans cette population dans un but soit descriptif, soit décisionnel ». Le Larousse précise qu’un sondage est une « enquête statistique dont le but est de connaître, à un moment donné, la manière dont se répartissent les opinions individuelles à propos d’une question donnée ». (On dit aussi sondage d’opinion.) Dans tous les pays, la première information qui crédibilise un sondage est la suivante : qui l’a commandité ? Avant de présenter au grand public les résultats de tout sondage, le sondeur se doit de clarifier son statut. De dire qui a demandé et payé le sondage qu’il livre à la consommation. Car un sondage n’est pas un élément neutre, une simple formule mathématique qui dans tous les cas de figure aboutit aux mêmes résultats et à des résultats fiables (marge d’erreur comprise). Les résultats d’un sondage peuvent changer de tout en tout, tout dépend des ordres et des attentes de celui qui finance le sondage. Quels étaient les ordres de celui qui a payé pour que le sondage se réalise ? Dans quels buts le sondage a-t-il été mené ? Sont des questions qui doivent préoccuper ceux qui divulguent les résultats d’un sondage quelconque. Viennent ensuite les préoccupations méthodologiques. Elles sont aussi importantes que la population qui a servi d’échantillon. Beaucoup d’éléments peuvent fausser ou orienter un sondage. Cela peut arriver de bonne foi comme cela peut être voulu. En période électorale, il y a des organismes indépendants et crédibles qui réalisent des sondages. Dans certains pays, la loi encadre le métier de sondeur. Venu du marketing, les méthodes des sondeurs gardent un arrière-goût du métier de vendeur de tout et de rien qui ont inventé les techniques aujourd’hui appliquées à la détermination des opinions politiques. Il y a les sondages commandités par les médias clairement identifiés. Il y a les sondages financés par les partis politiques ou les groupes d’intérêts. Il y a les sondages menés par les universités ou les groupes de pression. Dans tous les cas, il n’y a pas de sondage neutre. Il n’existe pas non plus de sondage gratuit. Un sondage n’est pas le fruit de conversations informelles entre amis ou un condensé d’opinions recueillies par un organe de presse un matin lors d’un micro-trottoir ou un exercice de lignes ouvertes avec des auditeurs qui crient à la volée leur choix. Un sondage est plus sérieux que cela, même si les sondages ne valent que lorsque les résultats valident leur prévision. En 2010, en Haïti, pour les élections, nous avons eu des sondages boiteux. Dans tous les pays du monde, les faits font, des fois, mentir les sondages. Les sondeurs aussi, des fois, font mentir leur propre sondage.
Frantz Duval duval@lenouvelliste.com


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