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Élections anticipées en Grèce : la Commission européenne n’est "pas inquiète"

vendredi 21 août 2015

Après la démission jeudi soir d’Alexis Tsipras, Bruxelles et Berlin jugent que, quelle que soit l’issue des élections, la Grèce mettra en œuvre les réformes.
Source AFP

La Commission européenne n’est « pas surprise » par la décision du Premier ministre grec Alexis Tsipras de convoquer des législatives anticipées et n’est « pas inquiète » pour la mise en œuvre des réformes imposées à Athènes par ses créanciers, a déclaré vendredi une porte-parole. La Commission « respecte la décision du Premier ministre Alexis Tsipras d’organiser un scrutin rapidement », a déclaré au cours d’un point de presse une porte-parole, Annika Breidthardt.

M. Tsipras a annoncé jeudi soir sa démission, après avoir perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière lors d’un vote au Parlement sur le nouveau plan de sauvetage du pays par l’Europe, d’un montant de 86 milliards d’euros sur trois ans en échange d’une nouvelle cure d’austérité. « Pour nous, cela n’a pas été une surprise après les nombreux échanges téléphoniques entre le président [de la Commission européenne Jean-Claude] Juncker, le Premier ministre Tsipras et le président [grec Prokopis] Pavlopoulos », a poursuivi la porte-parole. « Nous nous y attendions », a-t-elle dit.

Interrogée pour savoir si ces nouvelles élections, qui se tiendront probablement le 20 septembre, risquent de mettre en danger ou retarder la mise en œuvre du programme de réformes exigées par les créanciers, elle a indiqué que la Commission n’était « pas inquiète » à ce sujet. « Beaucoup de partis d’opposition ont voté en faveur » du plan d’aide, a-t-elle rappelé, insistant sur le fait que « malgré les élections, les réformes peuvent être mises en œuvre ».

« Un programme passé avec la République hellénique »

« Après la décision du gouvernement [grec] et le vote du Parlement, il n’y a pas besoin de nouvelle décision politique pour qu’elles soient accomplies. » « Une très large majorité a soutenu le paquet de mesures au Parlement grec et nous nous attendons à ce que ce soutien soit peut-être encore plus fort » après les élections, a déclaré de son côté le président de l’Eurogroupe et ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem, devant des journalistes vendredi matin à La Haye. « Les accords et le programme peuvent être mis en place et nous surveillerons cela de manière stricte. Chaque pays a naturellement le droit d’organiser des élections », a-t-il ajouté.

À Berlin, le ton est davantage de l’ordre de la mise en garde : « Naturellement le gouvernement allemand, comme d’autres partenaires européens de la Grèce, attend la mise en œuvre des réformes et des accords qui figurent dans ce programme » d’aide, a affirmé le porte-parole du gouvernement, lors d’un point presse régulier. « Le programme d’aide sur lequel ont voté le Bundestag et d’autres Parlements européens est un programme d’aide passé avec la République hellénique. Il montre le chemin pour les trois années à venir et rien n’a changé sur ce point », a insisté Steffen Seibert, rappelant que les accords entre les pays européens valaient au-delà des éventuelles élections et changements de gouvernement.

Porte-parole du ministère allemand des Finances, Jürg Weissgerber a pour sa part souligné que tout délai dans la mise en œuvre des réformes convenues retarderait les paiements prévus dans le programme d’aide


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