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L’examen des contestations interrompu par des candidats en colère

jeudi 27 août 2015

Alors que le Bureau du contentieux électoral de l’Ouest s’apprêtait à auditionner, mercredi, les 34 cas de contestation des élections du 9 août, des candidats en colère qui réclament l’annulation du scrutin ont fait irruption dans le tribunal et empêché la plaidoirie. Le président du BED de l’Ouest 1 n’avait pas d’autre choix que de reporter la séance pour ce jeudi 9 heures a.m. « Il n’y avait pas d’élections, il ne peut pas avoir de contestations… Il faut arrêter Opont et les autres membres du CEP… », ont scandé les candidats en colère supportés par leurs sympathisants. Il était environ 1 heure de l’après-midi quand les juges électoraux allaient démarrer avec les auditions des cas de contestation. Soudain, des gens se sont introduits à l’intérieur du tribunal électoral logé dans un bâtiment plutôt sale et mal entretenu sur la route de Frères pour empêcher le déroulement de la plaidoirie au BCED. Clifford Barron, candidat à la députation pour la circonscription de Delmas sous la bannière de l’OPL, très remonté contre le CEP, a indiqué que le scrutin du 9 août a été un manque d’égard à l’endroit de la population. Il a dénoncé également le fait que les résultats annoncés par le CEP n’ont jamais été affichés. Il exige l’annulation des élections. Selon les résultats préliminaires, il est arrivé en 7e position avec 457 votes. Cependant, sur la cour du BED de l’Ouest 1, d’autres candidats et leurs partisans ont manifesté pour dénoncer les résultats préliminaires du scrutin et exiger son annulation. Pour eux, il s’agit d’un « coup d’État électoral » qui vise à favoriser quelques candidats au détriment des intérêts de la population. « Le 9 août, il n’y avait pas d’élections, mais un ‘’deblozay elektoral" », a lancé René Civil, candidat au Sénat pour le département de l’Ouest sous la bannière de Renmen Ayiti. Arrivé en 16e position avec un pourcentage de 1,17% selon les résultats préliminaires, René Civil estime que les élections ont été organisées en faveur de quatre candidats uniquement. Il exige le départ et l’arrestation des membres du CEP et l’annulation du scrutin du 9 août. Il a appelé la population à la mobilisation… Pour les manifestants, le CEP n’a pas encore publié de résultats. Selon eux, les résultats publiés sur le site Internet du CEP n’est rien d’autre qu’un trac qui ne porte pas la signature des membres du CEP et disponible uniquement pour ceux qui ont accès à l’Internet. Arrivé en première position avec 27,63% des votes, le candidat au Sénat pour le département de l’Ouest Jean Renel Sénatus a, quant à lui, formellement contesté ces résultats au BED de l’Ouest 1. Selon lui, contrairement au mode de comptage de vote adopté par le CEP, il est impossible que deux candidats dans le même département puissent avoir la majorité absolue avec 50%+1 chacun. « En faisant la somme, cela donnerait 100%+2. À ce moment-là, vous n’êtes plus dans le calcul mathématique, mais dans la magie », a-t-il lancé. L’ex-commissaire du gouvernement a exhorté le CEP à se ressaisir en le déclarant vainqueur des élections dès le premier tour. « Si le peuple haïtien décide l’annulation des élections, moi Jean Renel Sénatus, je n’ai rien à en dire contre. J’irai vers la population, je lui demanderai de me voter pour la famille, la justice et la sécurité et elle ira voter », a-t-il dit avec assurance. Face à cette situation de grande confusion qui régnait au BED de l’Ouest, le président de cette instance du CEP, Wally Dessence, n’avait pas d’autre choix que de reporter pour le jeudi 28 août la séance. -


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