MosaikHub Magazine

Fifa : Sepp Blatter poursuivi pour abus de confiance ?

lundi 14 septembre 2015

La télévision suisse alémanique révèle que le président de la Fifa aurait bradé à l’un de ses proches les droits télévisés pour les Mondiaux de 2010 et 2014.
De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

Vendredi dernier, l’émission 10 vor 10 de la télévision publique alémanique a communiqué le contrat de cession des droits de retransmission de la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010, et au Brésil en 2014, pour la zone caribéenne. Le montant ? Seulement 600 000 dollars (respectivement 250 000 dollars pour la première Coupe du monde, et 350 000 pour la suivante). Le contrat, daté du 12 septembre 2005, a été signé en catimini par Sepp Blatter, le président de la Fifa, et Jack Warner, président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) et… vice-président à l’époque de la Fédération internationale de football (Fifa).

600 000 dollars, ce serait environ 5 % de la valeur du marché. Un vrai cadeau, sachant que les droits de retransmission auraient ensuite été revendus entre 15 et 20 millions de dollars. C’est la première fois que la signature de Sepp Blatter, toujours président de la Fifa jusqu’en février 2016, malgré sa démission en juin dernier, “apparaît dans un contrat douteux“, relève le quotidien francophone Le Temps ce matin.

Des ramifications internationales

Michael Lauber, le procureur général de la Confédération, qui tient cet après-midi à Zurich une conférence de presse en compagnie de Loretta Lynch, la ministre américaine de la Justice, va-t-il annoncer une mise en examen de Sepp Blatter pour “abus de confiance“ ? Ce n’est pas certain. Dimanche, dans la prestigieuse Neue Zürcher Zeitung am Sonntag, Michael Lauber déclarait que “la liste des suspects dans l’affaire de corruption présumée à la Fifa ne cesse de s’allonger“ et que “les ramifications s’étendent dans le monde entier“.

Toutefois, dans cette interview, le procureur général se garde bien de citer le moindre nom, se contentant de rappeler que ses investigations portent sur des “soupçons de gestion déloyale et blanchiment d’argent“. La gestion déloyale correspondant en France à l’abus de biens sociaux. Pour les sceptiques, l’évocation d’un allongement considérable du nombre de suspects peut aussi vouloir dire que l’enquête risque de durer encore très longtemps.

Blatter “injustement traité“

Si les Suisses et les Américains ont bien coopéré en mai dernier pour arrêter sept cadres de la Fifa à Zurich, six d’entre eux n’ont toujours pas été extradés. Quant à Jack Warner, l’ancien vice-président de la Fifa, accusé par les États-Unis de “corruption“ et de “blanchiment d’argent“, il a bien été arrêté à Trinidad-et-Tobago, mais libéré ensuite sous caution. L’île des Caraïbes n’est apparemment pas très pressée de répondre aux demandes d’extradition des Américains.

La nomination de l’avocat suisse François Carrard, 77 ans, à la tête de la commission des réformes de la Fifa, semble montrer que la Suisse ne souhaite pas vraiment de grands changements. En effet, François Carrard a été de 1989 à 2003 le directeur général du Comité international olympique (CIO), dont le siège est à Lausanne. Il n’a jamais montré une excessive pugnacité pour débarrasser cette organisation de ses brebis galeuses. Depuis sa récente nomination, l’avocat a déjà pris la défense de Sepp Blatter. “Cet homme est injustement traité (…). J’ai sur ma table toute la procédure américaine, il n’y a pas un mot contre lui. Rien“, assure-t-il dans Le Matin Dimanche


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie