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Syrie : Russes et Américains proches d’un accord pour éviter des incidents aériens

mercredi 14 octobre 2015

Les forces du régime syrien ont lancé mercredi une vaste opération pour repousser les rebelles des environs de Damas, tandis que Russes et Américains se rapprochent d’un accord pour éviter des collisions entre leurs avions dans le ciel de Syrie.

Un protocole d’accord pourrait être "signé et appliqué dans les prochains jours", a déclaré un responsable américain de la Défense à l’issue d’une troisième séance de discussion par vidéo-conférence entre Américains et Russes.

"Nous constatons le rapprochement de nos positions sur les points clés du futur document", a de son côté indiqué le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes.

Alliée du président Bachar al-Assad, la Russie a commencé le 30 septembre à bombarder par les airs les groupes "terroristes" en Syrie, en référence à tous ceux qui s’opposent au régime, jihadistes du groupe Etat islamique (EI) aussi bien que rebelles.

Moscou a affirmé mercredi avoir frappé 40 "cibles terroristes" au cours des dernières 24 heures dans les provinces d’Alep (nord), Idleb (nord-ouest), Lattaquié (nord-ouest), Hama (centre) et Deir Ezzor (est).

La multiplication des raids accroit les risques d’incidents entre les chasseurs russes et les avions déployés par la coalition menée par les Etats-Unis et plusieurs pays occidentaux comme le Royaume-Uni et la France contre l’EI.

Moscou et Washington ont ainsi confirmé qu’au moins un avion russe et un de la coalition s’étaient retrouvés à quelques kilomètres à peine l’un de l’autre samedi, d’où la nécessité de discussions pour définir des règles dans le survol.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a appelé mercredi Washington et Moscou à éviter que leur engagement en Syrie ne se transforme en conflit russo-américain.

- Offensive près de Damas -

En Syrie, pays ravagé par une guerre qui dure depuis plus de quatre ans et a fait plus de 240.000 morts, les forces du régime ont avancé mercredi à Jobar, dans l’est de Damas pour tenter de déloger les insurgés qui encerclent une grande partie de la capitale, a indiqué à l’AFP une source militaire syrienne.

"L’aviation syrienne est également en action mais pas l’aviation russe", selon elle.

En lançant son offensive contre Jobar, l’armée syrienne tente de reprendre un quartier stratégique qui ouvre directement sur le c ?ur de Damas et donne accès à la Ghouta orientale, une région agricole à l’est de la capitale dont la majorité des localités sont aux mains des rebelles.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’aviation a effectué au moins huit raids sur Jobar, alors qu’au sol le quartier était le théâtre de violents combats entre d’une part l’armée, les miliciens prorégime et le Hezbollah libanais et, d’autre part, le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, et des rebelles islamistes.

D’autres bombardements aériens et de l’artillerie ont visé plusieurs localités rebelles autour de Damas. Deux enfants ont notamment été tués à Douma, au nord-est de la capitale, selon l’OSDH.

Des combats se déroulaient également dans le nord d’Alep, la deuxième ville de Syrie, où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont bloqué une route vitale pour les rebelles.

Dans l’ancienne capitale économique de la Syrie, l’EI profite de la confusion dans laquelle se trouvent les rebelles attaqués de toutes parts.

- Mise en garde d’Ankara -

Dans un conflit rendu très complexe par la multitude des acteurs, la Turquie a en outre mis en garde les deux grandes puissances, la Russie et les États-Unis, contre toute aide aux Kurdes, la bête noire d’Ankara, qui tiennent tête à l’EI dans le nord de la Syrie.

Les ambassadeurs des États-Unis et de la Russie à Ankara ont par ailleurs été convoqués mardi par les autorités turques pour les mettre en garde contre toute aide aux combattants kurdes syriens dans le cadre de leurs opérations contre l’EI.

Ankara considère en effet le Parti de l’union démocratique (PYD, Kurdes de Syrie) comme un parti "frère" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla depuis 1984 contre ses forces de sécurité sur son territoire.

Le Pentagone avait annoncé lundi avoir largué des munitions aux milices du PYD dans le nord de la Syrie.

Par ailleurs, les Gardiens de la révolution, unité d’élite de l’armée iranienne, ont annoncé la mort de deux de leurs colonels en Syrie.

Et plusieurs compagnies aériennes comme Cathay Airways ou Air India ont suspendu ou modifié leurs vols au-dessus de l’Iran et de la mer Caspienne à la suite d’un bulletin de l’Agence européenne de sécurité aérienne émise le 9 octobre au sujet de tirs de missiles russes depuis la Caspienne vers la Syrie.

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