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Fifa : Blatter charge Platini... et Sarkozy

vendredi 30 octobre 2015

L’ex-président de la Fifa affirme que l’ancien chef de l’État a manoeuvré pour faire attribuer la Coupe du monde au Qatar en 2022.

Source AFP

Les Coupes du monde 2018 et 2022 devaient initialement être attribuées à la Russie et aux États-Unis, et non au Qatar, selon "un arrangement diplomatique" en coulisses, a déclaré le président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter dans le Financial Times de vendredi.

"C’était dans les coulisses. Il y avait un arrangement diplomatique", "un gentlemen’s agreement", pour que les deux tournois se disputent en Russie et aux États-Unis, a dit le Suisse, répétant ainsi, en des termes plus forts, des affirmations déjà formulées mercredi à l’agence russe Tass.

Si le plan a capoté pour le Mondial 2022, c’est à cause de "l’interférence gouvernementale de Nicolas Sarkozy", alors président de la République française, selon Blatter : "Une semaine seulement avant l’élection j’ai eu un appel téléphonique de Platini qui a dit : Je ne suis plus ton plan parce que le chef de l’État m’a dit que nous devrions prendre en compte... la situation de la France. Et il m’a dit que cela concernerait plus d’un vote parce qu’il avait un groupe de votants avec lui."

Démenti de Sarkozy

Platini a révélé avoir voté pour le Qatar en décembre 2010 lors de l’attribution du Mondial 2022, mais a toujours nié l’avoir fait sur la demande de l’ancien président de la République (2007-2012), qui l’avait peu avant invité à un repas à l’Élysée en compagnie notamment du futur émir du Qatar.

Jeudi sur BFM TV, Sarkozy, en visite à Moscou pour y rencontrer notamment le président russe Vladimir Poutine, avait démenti les allégations de Blatter : "Voilà encore un autre qui me prête beaucoup de pouvoir, a ironisé le président du parti Les Républicains. Je n’avais pas cette ambition, ni celle de diriger le PSG (dont les propriétaires sont qatariens, NDLR), ni d’attribuer à qui que ce soit la Coupe du monde. Mais vous le remercierez quand même pour moi. C’était sans doute une allusion qui fait écho à sa très grande amitié pour Michel Platini." Sarkozy répondait alors aux propos tenus par Blatter à l’agence Tass.

Quand les Européens lâchent les États-Unis

"En 2010, nous avions pris une double décision, avait affirmé le Suisse. Nous nous étions mis d’accord pour aller en Russie. (...) Et en 2022, nous reviendrions aux États-Unis. Ainsi, nous aurions les Coupes du monde dans les deux plus grandes puissances." Mais, selon Blatter, tout a changé après "cette réunion entre (le président Nicolas) Sarkozy et le prince du Qatar (Tamim ben Hamad al Thani) qui dirige actuellement l’émirat", réunion suivie du fameux repas.

Après cela, "lors du vote à bulletins secrets (pour désigner le pays hôte du Mondial 2022), quatre voix européennes ont lâché les États-Unis et le résultat a été de 14 (voix) à 8 (pour le Qatar)", avait poursuivi Blatter. Si ces quatre voix n’avaient pas basculé, "cela aurait été 12 à 10 (pour les États-Unis). Et si les États-Unis avaient reçu ce Mondial, nous ne parlerions aujourd’hui que de cette merveilleuse Coupe du monde 2018 en Russie, et nous ne parlerions d’aucun problème à la Fifa."

Le ministre russe des Sports Vitali Moutko a, lui, démenti tout "arrangement" pour l’obtention de l’organisation du Mondial de football 2018. "Il n’y a eu aucun arrangement pour obtenir la Coupe du monde 2018. Nous sommes venus avec notre projet. Et la Russie n’a conclu d’arrangement avec personne, nous avons obtenu cette Coupe du monde au mérite", a déclaré Vitali Moutko, cité par les agences russes.

Le successeur de Blatter sera élu le 26 février et sept candidats sont en lice. Parmi eux, Michel Platini, président de l’UEFA, dont la candidature est gelée pendant sa suspension de 90 jours en raison d’un versement controversé de 1,8 million d’euros reçu de Blatter en 2011.


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