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Disparition de cocaïne au 36, quai des Orfèvres : un brigadier interpellé

dimanche 3 août 2014

Un brigadier de 34 ans, soupçonné dans l’affaire de la disparition de plus de 50 kilogrammes de cocaïne au 36, quai des Orfèvres, a été interpellé, samedi 2 août, dans les Pyrénées-Orientales, où il se trouvait en vacances. Il s’agit d’un fonctionnaire de police à la brigade des stupéfiants, précisent dans un communiqué commun le préfet de police et le procureur de la République de Paris.

L’homme est arrivé à Paris samedi soir, où il était toujours entendu par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d’une garde à vue qui peut durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures. Dimanche, l’intéressé démentait son implication dans la disparition de la drogue. Il est « peu disert » sur les faits, « quasi muet » même, et se « comporte comme un cador », dit une source proche de l’enquête.

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé la suspension du brigadier « à titre conservatoire ». « Si l’enquête devait confirmer son implication, et dès que j’aurai connaissance des conclusions de cette enquête, je prendrai toutes les sanctions et autres dispositions nécessaires », a-t-il ajouté.

Selon des sources proches du dossier, jointes par Le Monde, la drogue, estimée à 2 millions d’euros à la revente, n’a pas été, pour l’heure, retrouvée. Selon des sources policières, la drogue ne serait « pas sur le marché ».

Il y aurait des complicités, dont « certaines », sans doute, « dans le milieu perpignanais ». Dans la police, sans doute pas, selon les sources, même si un agent de la police aux frontières (PAF) a intrigué les enquêteurs. Mais ce serait simplement un ami, rien d’autre, et, en l’état de l’enquête, l’IGPN penche plutôt pour un « acte isolé » et précise que « rien n’est exclu à ce stade ».

Les enquêteurs s’interrogent sur le patrimoine du brigadier interpellé. Il dispose en effet de sept appartements à Perpignan, notamment grâce à l’argent de son épouse.

Par ailleurs, la brigade des stupéfiants a récemment raté deux « belles affaires ». Des questions se posent désormais sur le rôle que pourrait avoir joué le policier suspect dans ces échecs.

IMAGES DE SURVEILLANCE

Les enquêteurs avaient repéré un homme « entrant dans les locaux avec deux sacs et en ressortant peu après » dans la nuit du 24 au 25 juillet. Ensuite, l’exploitation des moyens vidéo a permis « d’établir une forte ressemblance entre cet individu et un fonctionnaire de police à la brigade des stupéfiants ».

Quatre policiers interrogés séparément l’ont reconnu sur la vidéo qui leur a été présentée.

La disparition de 52,6 kg de cocaïne avait été constatée le 31 juillet au matin. Les enquêteurs de l’IGPN s’étaient rendus immédiatement sur place, et le 36, quai des Orfèvres avait été minutieusement perquisitionné.

Des perquisitions ont eu lieu samedi dans les appartements du brigadier à Perpignan ainsi qu’à Paris et pourraient reprendre dimanche, selon des sources policières. Des sommes d’argent en liquide ont été saisies, « pas dans des proportions importantes », selon une source proche de l’enquête.

La salle des scellés, où étaient entreposés 52 kilogrammes de cocaïne saisis au début de juillet par la brigade des stups, n’a pas été forcée, et seules trois personnes possédaient les clés de cet endroit ultrasécurisé.

Le brigadier s’y est rendu « sous des prétextes futiles », selon la source proche de l’enquête, avant le vol présumé perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet, où il a été vu ressortir du 36, quai des Orfèvres par une policière planton, avec des sacs pleins à ras bord.


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