MosaikHub Magazine
La femme dort, l’homme crée.

« Les Belles endormies » sous les regards des hommes

dimanche 3 août 2014

Les artistes aiment à peindre des femmes endormies. L’histoire de l’art abonde en allégories du songe aux yeux clos, en dames alanguies, en nymphes somnolentes. Les raisons de ce goût sont nombreuses. La plus triviale est qu’il est plus facile pour une modèle de poser sur un divan que sur un tabouret. Si elle s’endort véritablement, ce n’en est que mieux pour étudier les muscles relâchés et le visage immobile. Une autre raison est que le sommeil et la nudité vont aisément de pair et que le prétexte est donc tout trouvé pour exécuter un nu féminin.

HOMMAGE AU ROMAN DE YASUNARI KAWABATA

Si la séduisante et curieuse exposition que le Musée Bonnard consacre à ce motif se nomme « Les belles endormies », c’est certes en hommage au roman de Yasunari Kawabata, mais aussi ou surtout parce qu’il n’y a pas un seul homme dans la cinquantaine d’œuvres réunies. La femme dort, l’homme crée. Comme d’habitude, il revient à Picasso de montrer clairement le véritable enjeu de la situation. Le Minotaure profite de son sommeil pour dévoiler la dormeuse et la caresser. D’autres Picasso, d’autres histoires de Minotaure vont plus loin : de la surprise à la possession, le passage est bref et souvent violent.

Cette histoire de désirs et de sous-entendus est l’un des intérêts de l’exposition, un autre étant que si Renoir, Matisse, Vallotton ou Brancusi y figurent, elle accueille aussi des artistes moins connus, Lebasque, Lemmen ou Lombard, et que, de peintres illustres...


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