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Le régime syrien remporte d’importantes victoires, Washington pessimiste

jeudi 12 novembre 2015

Les forces du régime syrien, appuyées par les frappes russes, ont remporté deux importantes victoires cette semaine, avant une nouvelle réunion internationale sur le conflit en Syrie samedi à Vienne sur laquelle les Etats-Unis ont exprimé leur pessimisme.

Au Liban voisin, un double attentat suicide a fait 41 morts au sud de Beyrouth dans un fief du Hezbollah libanais, qui combat au côté du régime syrien les rebelles et les jihadistes dont le groupe Etat islamique (EI) qui a revendiqué l’attaque.

Après avoir piétiné plus d’un mois, l’armée de Bachar al-Assad, épaulée par le Hezbollah et des combattants iraniens, s’est emparée jeudi d’Al-Hader, un fief de la rébellion au sud de la ville d’Alep (nord), à 10 km de la route internationale, selon une source militaire.

Mardi, dans la même province d’Alep, elle a brisé le siège de l’aéroport militaire de Kweires imposé depuis deux ans par l’EI, sa première victoire significative face à cette organisation jihadiste depuis le début le 30 septembre de la campagne aérienne de Moscou en appui au régime Assad.

La cité d’Al-Hader, située à 25 km de la ville d’Alep, "est le plus grand QG des forces rebelles, notamment le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, et les islamistes, au sud d’Alep. Sa capture permet aux forces du régime de se rapprocher de la route internationale", contrôlée depuis novembre 2012 par les rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Quant à l’aéroport de Kweires, dans l’est de la province d’Alep, où étaient retranchés plus d’un millier de soldats pendant deux ans, il va servir de base avancée contre l’EI dans la région, a affirmé une source militaire.

- Opérations en préparation -

Selon l’OSDH, dans la foulée et après de violents combats, le régime et ses alliés ont réussi à reprendre la localité d’Al-Eiss et ses environs. "C’est un secteur clé car situé en hauteur, et le régime a désormais dans sa ligne de feu l’autoroute Homs-Alep".

Pour le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, "la capture de Hader est la plus importante avancée stratégique des forces du régime depuis le début des frappes russes".

"Contrôler Kweires marque un réel tournant dans les opérations militaires autour de la ville d’Alep, notamment parce que l’armée se trouve désormais à quelque km de la station électrique alimentant la cité, selon une source militaire. "Une prise totale de Kweires donne aux forces syriennes et russes un poste avancé pour mener d’autres opérations".

Selon elle, l’armée se trouve désormais à quelques km de Deir Hafer, un bastion de l’EI plus à l’est, et d’Al-Bab, un autre fief de l’organisation jihadiste au nord de l’aéroport.

"Elle se prépare à lancer des opérations militaires dans cette région où il n’y a pas eu de combats depuis trois ans. L’objectif consiste à pénétrer dans des régions sous contrôle (de l’EI) plutôt que d’affronter les rebelles", a dit la source militaire.

- ’Beaucoup reste à faire -

Deuxième ville de Syrie, Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers tenus par les rebelles et ceux aux mains du régime.

Alors que les efforts se multiplient pour tenter de trouver une solution au conflit qui a fait plus de 250.000 morts en Syrie depuis mars 2011, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a douché les espoirs d’un règlement diplomatique qui pourrait être trouvé samedi à Vienne entre une vingtaine de pays et organisations internationales.

"Je ne peux pas vous dire que nous sommes au seuil d’un accord complet. Non. Il reste beaucoup de travail à faire", a admis M. Kerry devant un centre de recherches et d’études à Washington.

Il a donné la liste des gouvernements et organisations qui formeront à Vienne "un groupe extraordinaire" : l’ONU, l’Union européenne, la Ligue arabe, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, la Chine, l’Egypte, les Emirats arabes unis, la France, l’Iran, Irak, l’Italie, la Jordanie, le Liban, Oman, le Qatar, la Russie, le Royaume-Uni, et la Turquie.

Après une première réunion multilatérale à Vienne le 30 octobre, les grandes puissances et les pays de la région cherchent à dessiner les contours d’une transition politique en Syrie.

Mais les Etats-Unis et leurs alliés arabes et européens d’un côté et la Russie et l’Iran de l’autre restent en profond désaccord sur le sort à réserver à M. Assad.

Déclenché après la répression de manifestations réclamant des réformes, le conflit est devenu complexe avec une multiplication des acteurs, locaux et étrangers, sur un territoire de plus en plus morcelé.


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