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Climat : Le coût faramineux de l’inaction

dimanche 3 août 2014

L’absence de mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait coûter jusqu’à 150 milliards de dollars par an à l’économie américaine : la Maison-Blanche a mis en garde cette semaine contre le coût de l’inaction dans la lutte contre le changement climatique.

La Maison-Blanche insiste sur les coûts de l’inaction dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Son rapport souligne qu’un réchauffement de la température mondiale de 3 °C, plutôt que les 2 °C, provoquerait des coûts de 0,9 % du produit intérieur brut (PIB) américain, soit quelque 150 milliards de dollars.

Une ligne à ne pas franchir

« Les coûts liés à un degré additionnel de réchauffement au-delà de 3 °C pourraient être largement supérieurs », ajoute le document, qui s’appuie sur des études existantes.

Le rapport précise que la température moyenne aux États-Unis a été supérieure de 0,8 °C au cours de la dernière décennie comparativement à la température moyenne de la période 1901-1960. « De plus, ces coûts ne sont pas uniques, mais s’additionnent année après année en raison des dommages causés par un changement climatique croissant », ajoute la Maison-Blanche.

« Les coûts liés à un degré additionnel de réchauffement au-delà des 3 °C pourraient être largement supérieurs », ajoute le document, qui s’appuie sur des études existantes et rappelle que la température moyenne aux États-Unis sur la décennie écoulée a été supérieure de 0,8 °C à celle de la moyenne sur la période 1901-1960.
Le document prédit notamment qu’entre 66 milliards et 106 milliards de dollars en propriétés côtières auront été submergés d’ici 2050 ; que la productivité des travailleurs extérieurs chutera de 3 % en raison d’une multiplication des jours de canicule ; et qu’une hausse de la demande en électricité entraînera la construction de nouvelles centrales énergétiques, à un coût de 12 milliards.

Le président Barack Obama, qui avait fait de la lutte contre le changement climatique une de ses promesses de campagne en 2008, s’est heurté à l’opposition des élus du Congrès.

Début juin, il est passé à l’offensive par la voie réglementaire en annonçant de nouvelles normes sur les émissions des centrales électriques, visant en particulier le charbon, énergie fossile qui émet le plus de gaz à effet de serre.

Réduction radicale

L’Agence de protection de l’environnement (EPA) a proposé une réduction radicale des émissions de CO2 pour l’ensemble des centrales existantes, avec une baisse de 30 % d’ici 2030 par rapport à 2005.

Cette réglementation devra être finalisée d’ici un an, période durant laquelle l’EPA organisera de nombreux débats publics sur le sujet.

Le climat est un dossier politiquement sensible aux États-Unis, où nombre d’élus républicains contestent la réalité du changement climatique, d’autres s’interrogeant sur la responsabilité des activités humaines.

Les États-Unis se sont engagés à réduire, d’ici 2020, leurs émissions de gaz à effet de serre de 17 % par rapport à leur niveau de 2005.

Les mises en garde se multiplient

Le rapport de la Maison-Blanche est le dernier en date d’une série de documents parvenant à la même conclusion. Un rapport présenté par trois hommes d’affaires américains concluait également, en juin dernier, que les changements climatiques coûteraient des dizaines de milliards de dollars à l’économie américaine.

Signé par l’ancien maire de New York, Michael R. Bloomberg, par l’ancien secrétaire du Trésor Henry M. Paulson et par l’ancien gestionnaire de fonds spéculatifs Thomas F. Steyer, ce rapport visait à inciter les entreprises à tenir compte des changements climatiques dans leurs prévisions à long terme tout en leur recommandant de militer en faveur d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) abondait dans le même sens, dans un rapport publié en mars dernier, ajoutant une dimension sociale aux coûts du réchauffement climatique. Le rapport du GIEC stipulait que le réchauffement atmosphérique augmenterait les menaces pour la santé, affecterait négativement les rendements agricoles en plus d’augmenter le nombre d’inondations. Ces conséquences aggraveraient la pauvreté et provoqueraient des chocs économiques qui pourraient à leur tour entraîner des conflits violents.

En avril, le GIEC avait également mis en garde la communauté internationale sur l’incertitude entourant les solutions pour remédier au changement climatique que faisait planer le report de la prise de mesures en ce sens. Le groupe d’experts prévenait que plus les mesures tarderaient à être appliquées, plus les solutions allaient s’avérer technologiquement coûteuses et aléatoires.

Nancy Roc avec La Presse Canadienne, Le Devoir et Acento.dom

PHOTO COUVERTURE : bloomtrigger.com

PHOTO INTÉRIEURE : Acento.dom et patdollard.com


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