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Exécutions en Arabie saoudite : indignation dans le monde chiite

samedi 2 janvier 2016

L’exécution en Arabie saoudite du chef religieux chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr a suscité samedi l’indignation dans le monde chiite, notamment en Irak, des Etats sunnites soutenant pour leur part les mesures de Ryad.

Nimr Baqer al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été exécuté samedi avec 46 autres personnes condamnées pour "terrorisme".

En Irak, des centaines de personnes ont manifesté dans la ville sainte chiite de Kerbala, certains dirigeants appelant le gouvernement à fermer l’ambassade d’Arabie saoudite récemment rouverte à Bagdad.

"Plus de ligne rouge à partir de maintenant" ou "Nous aurons notre revanche, Al-Saoud et Khalifah", pouvait-on lire sur les bannières en référence aux familles royales d’Arabie saoudite et du Bahreïn, pays à majorité chiite gouverné par une dynastie sunnite et voisin de l’Arabie.

"Voilà ce que je dis aux Al-Saoud depuis la terre sacrée de Hussein (figure emblématique du chiisme) : je jure devant Dieu que le sang du Cheikh (Nimr) n’a pas coulé pour rien", a lancé l’un des manifestants, Saïd Saad al-Moussaoui, ajoutant : "Nous allons faire trembler la terre sous vos pieds".

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a fait part d’un "énorme choc" et a averti du potentiel déstabilisateur de l’exécution de Nimr.

"La liberté d’expression et l’opposition pacifique sont des droits humains de base garantis par les lois divines et internationales. Les violer a des conséquences sur la sécurité, la stabilité et le tissu social de la région", a-t-il dit dans un communiqué.

Par ailleurs, Khalaf Abdelsamad, chef du bloc parlementaire du parti chiite irakien Dawa - le parti du Premier ministre - a exhorté le gouvernement à "fermer l’ambassade saoudienne en Irak, expulser l’ambassadeur et exécuter tous les terroristes saoudiens emprisonnés en Irak", en rétorsion.

"L’exécution du cheikh Nimr Baqer al-Nimr aura de graves conséquences et mènera à la fin du règne des Al-Saoud", a prévenu le bureau de M. Abdelsamad.

- ’Un crime haineux’ -

Toujours en Irak, un dirigeant de la coalition paramilitaire chiite "hached al-chaabi" (ou Unités de mobilisation populaire), Abou Mahdi al-Mohandis, a accusé "les dirigeants saoudiens de soutenir le terrorisme dans le monde entier en envoyant des takfiris (extrémistes), des armes et des voitures piégées dans les pays musulmans. Ils ont exécuté aujourd’hui le plus honnête homme d’Arabie saoudite".

Les adeptes du "takfir", idéologie adoptée par Al-Qaïda, le groupe Etat islamique et d’autres organisations extrémistes sunnites, qualifient d’infidèles les musulmans qui ne partagent pas leurs croyances.


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