MosaikHub Magazine

Céline Dion et René Angé­lil, un amour plus fort que la mort

jeudi 21 janvier 2016

Il restera son homme, le seul qu’elle ait connu, l’élu : son « R’né ». Celui avec lequel elle s’est enga­gée pour la vie, d’abord profes­sion­nel­le­ment, à l’âge de treize ans, puis par son mariage, en 1994. Un amour au long cours. Rare. Qui force l’ad­mi­ra­tion. Et pour­tant tout n’a pas été rose chez les Dion.

Ses senti­ments pour l’homme de sa vie, la star a long­temps du les taire : leur diffé­rence d’âge – 26 ans -, René était marié, le véto de sa mère… « Quand tu es amou­reuse, tu as envie de le crier au monde entier », expliquera-t-elle des années plus tard. Il faudra presque six ans pour que le couple offi­cia­lise son histoire. Une histoire pavée de roses …. Et de quelques épines.

Dans une inter­view donnée au site Vegas Deluxe, Céline avait confié les turbu­lences qui avaient secoué leur couple, il y a quelques années. « Il y avait des tensions entre nous. Ce n’est jamais facile d’être mari et femme, mais, en plus, nous sommes liés profes­sion­nel­le­ment et nous devons gérer toute la pres­sion des spec­tacles, des concerts, des tour­nées, des voya­ges… C’était dur, c’était beau­coup de travail », racon­tait la chan­teuse. A l’époque, A New Day, son show le plus abouti dans lequel elle s’était tota­le­ment inves­tie, avec l’aide de Franco Dragone, ex-direc­teur artis­tique du Cirque du Soleil, fait salle comble au Caesars Palace de Las Vegas. Oubliée l’ado­les­cente révé­lée par son pygma­lion, à 38 ans, Céline aborde le cap de la quaran­taine avec plus de séré­nité. Plus d’as­su­rance aussi. Son éman­ci­pa­tion, elle l’a acquise. Au prix fort. En se frot­tant aux dures lois de la vie.

D’abord à l’an­nonce du diagnos­tic de cancer de la gorge de René. Lorsqu’en pleine tour­née inter­na­tio­nale, elle remarque une bosse dans son cou, là juste sous l’oreille. L’im­pré­sa­rio, alors âgé de 57 ans, se rend dans un hôpi­tal de Dallas, au Texas, où on lui fait une biop­sie. Le diagnos­tic est sans appel. Nous sommes le 30 mars 1999, Céline « fête » ses trente-et-un ans. Opéré, René Angé­lil entre en conva­les­cence pendant plus de six semaines dans sa maison de Jupi­ter Island, en Floride. Dans les mois qui s’en suivront, il se soumet à une tren­taine de séances de chimio­thé­ra­pie et radio­thé­ra­pie… Une épreuve pour un couple, aussi uni soit-il.

L’an­née 2000 leur offre une accal­mie. Les nuages s’éloignent. Le bonheur peut à nouveau entrer dans leur vie. Pour accé­der au nouveau millé­naire, Céline et René s’offrent un congé sabba­tique. Après une longue conva­les­cence, les méde­cins confirment que le cancer est éradiqué. Mais si la mala­die a reculé, les effets secon­daires des trai­te­ments de René ont eu pour consé­quence la baisse irré­mé­diable de sa ferti­lité. Par amour, il consent à se rendre dans une banque de sperme. Sitôt sa tour­née mondiale bouclée, en 2000, confor­tée par la rémis­sion totale du cancer de son mari, Céline est prête à ingur­gi­ter des anti-oestro­gènes pour régu­la­ri­ser son ovula­tion, subir des batte­ries de tests sanguins et se voir injec­ter quoti­dien­ne­ment des doses massives d’hor­mones. Cette même année, le couple annonce que les trai­te­ments de fécon­da­tion in vitro de Céline ont fonc­tionné et qu’elle attend son premier enfant. Son fils, René-Charles, son « petit miracle », né le 25 janvier 2001. « Nous avions frôlé la mort  ; nous étions plus que jamais en vie. Aujourd’­hui, même si cette épreuve que nous avons traversé a été terrible, je dis qu’elle nous a rappro­chés, je dis qu’elle y a eu dans cette épreuve beau­coup de choses posi­tives », expliquera la chan­teuse des années plus tard dans Céline Dion Pour toujours… de Jenna Glat­zer (Editions Becker&Mayer  !)

A l’ap­proche de la quaran­taine, Céline prend son envol. Lorsque des tensions appa­raissent dans son couple, la benja­mine d’une fratrie de quatorze enfants, habi­tuée à étouf­fer ses reven­di­ca­tions, prend d’abord sur elle. Mais sur les conseils d’une proche, elle lâche ce qu’elle a sur le cœur. « J’étais vieille école, je voulais cacher nos problèmes. Tout oublier pour que cela dispa­raisse », admet la diva à la voix d’or. « Lorsque j’en ai parlé avec ma meilleure amie, elle m’a fait comprendre que cela ne parti­rait jamais. Cela reste et s’em­pire. Elle m’a alors appris à dire les choses fran­che­ment. C’est une leçon que tous les couples mariés devraient rece­voir afin de renfor­cer leurs rela­tions », explique la star. Une expé­rience doulou­reuse mais forma­trice. Le couple s’en trouve réin­venté, renforcé. « Aujourd’­hui, on rigole, on plai­sante. On se moque l’un de l’autre. Nous voulons que notre mariage dure pour toujours. Si vous parlez, vous vous rendez compte que vous êtes toujours dans la phase de la lune de miel. On se manque toujours l’un à l’autre quand nous sommes sépa­rés. Nous ne pouvons pas imagi­ner notre vie l’un sans l’autre », confiait le rossi­gnol québé­cois. Cette doulou­reuse expé­rience, Céline n’a pas hésité à la parta­ger – comme elle l’a toujours fait avec ses fans – comme pour les exhor­ter à ne pas bais­ser les bras quand leur histoire d’amour bat de l’aile. « C’est triste de voir autant de gens se sépa­rer, les rela­tions s’achèvent et les divorces surviennent alors que, s’il y avait une commu­ni­ca­tion adap­tée, ils auraient pu se remé­mo­rer et chérir la beauté de leurs premières années ensemble. Nous avons réussi à nous en sortir, alors n’im­porte qui peut le faire. »

> Décou­vrez notre rubrique spéciale consa­crée à Céline Dion et René Angé­lil : photos, vidéos, décryp­tages

Une fois encore, la star a réin­venté son couple, évité les pièges du quoti­dien, de la diffé­rence de tempé­ra­ments… Même lorsque le goût invé­téré du jeu de son élu la faisait souf­frir plus que de raison. Dans sa biogra­phie auto­ri­sée, Le maître du jeu, on appre­nait notam­ment que René, joueur de poker passionné – couronné en 2007, cham­pion d’un tour­noi de poker à Las Vegas, avait béné­fi­cié du soutien de ses proches pour contrô­ler sa propen­sion patho­lo­gique au jeu. « Oui, je suis un gambler, oui, c’est une mala­die, oui, j’ai été chan­ceux et oui, il faut que je fasse atten­tion aujourd’­hui », avait-il confié.

La vie a souvent plus d’ima­gi­na­tion que nous. En mal comme en bien. Comme en cette année 2009, où le couple aux anges accueille ses jumeaux Eddy et Nelson. La star a alors 42 ans. « Il y a eu cinq tenta­tives de fécon­da­tion et cinq décep­tions. A chaque fois, c’était très pénible : les prises de sang et les injec­tions quoti­diennes, et l’at­tente inter­mi­nable. Ca a été dur », avait à l’époque confié à Gala l’heureux papa juste après leur nais­sance, conscient de l’épée de Damo­clès de la mala­die au-dessus de sa tête, de son bonheur à savou­rer sans perdre un instant. Lui qui, petit à petit, en pleine conscience s’est retiré des affaires, a confié la desti­née profes­sion­nelle de Céline à d’autres mains, sûres, qui petit à petit s’est tu pour ne lais­ser la parole, qu’à sa moitié, qu’à celle qui a su l’aimer plus que tout, par-dessus tout.

Tant de souve­nirs et de joies parta­gés, d’épreuves dépas­sées jusqu’à cet ultime sommet… à jamais infran­chis­sable. Un couple d’ex­cep­tion au destin excep­tion­nel.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie