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Crise électorale

Position de la CEH Les conditions ne sont pas réunies pour des élections le 24 janvier, selon l’Eglise catholique

vendredi 22 janvier 2016

Jour J-2. « On est fin prêt pour les élections de ce dimanche », a affirmé le président Martelly jeudi, qui continue de dire en public qu’il veut transmettre le pouvoir 7 février à un président élu.

Le Premier ministre Évans Paul et le Conseil électoral provisoire (CEP) partagent cet optimisme du chef de l’État. Cependant, pour l’Église catholique, les conditions nécessaires ne sont pas réunies pour la réalisation des élections dans le pays le 24 janvier. L’entêtement du pouvoir et du CEP à organiser à tout prix les élections le 24 janvier n’augure rien de bon pour le pays. La Conférence des évêques d’Haïti (CEH) dit prendre note et acte de la décision de l’exécutif et de l’institution électorale d’aller vers les élections du 24 janvier 2016 dans les conditions actuelles. « D’un commun accord, les évêques d’Haïti estiment que les conditions nécessaires à la tenue de bonnes élections ne sont pas réunies, d’autant plus que les recommandations de la Commission d’évaluation électorale indépendante n’ont pas été clairement suivies. S’obstiner d’une part à réaliser ces élections le 24 janvier 2016 et refuser de l’autre à chercher un accord favorable au pays ne feront qu’aggraver la crise électorale sur le long terme », lit-on dans un communiqué de la CEH rendu public jeudi à trois jours du scrutin. La CEH, poursuit le communiqué qui porte la signature du cardinal Chibly Langlois, invite l’exécutif, le CEP et d’autres acteurs impliqués dans ces élections à faire preuve de « sagesse, de perspicacité et de capacité de dialogue en vue d’une solution acceptable et durable en faveur du peuple haïtien dans le plus bref délai ». L’Église catholique a dit appuyer tous les efforts qui sont en train de se déployer pour aider le peuple haïtien à consolider l’unité nationale, à développer la culture démocratique et du même coup éviter des conséquences catastrophiques au pays. Les évêques réitèrent à la population leur détermination à encourager toutes formes de dialogue favorable à la paix, à l’unité nationale, à la démocratie et à l’organisation de bonnes élections d’où sortira un gouvernement légitime. « Que Dieu bénisse notre chère Haïti et vienne toujours à notre aide ! », conclut le chef de l’Église catholique en Haïti, le cardinal Chibly Langlois. Le Sénat, le candidat Jude Célestin, des organisations et personnalités de la société civile, des partis politiques disent non à l’organisation des élections le 24 janvier. Le chef de l’État fait la sourde oreille. Après son intervention jeudi matin sur Radio Télé Métropole, avec son Premier ministre et le ministre chargé des Affaires électorales, Michel Martelly s’est adressé à la nation dans la soirée pour inviter encore une fois le peuple à aller voter le dimanche 24 janvier.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com


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