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Visite du président iranien : gare au charme d’Hassan Rohani

mercredi 27 janvier 2016

Par Olivier Ravanello

Journaliste

Chi va piano va sano", disait mon grand-père italien. Le Premier ministre Matteo Renzi a lui foncé tête baissée. Rien n’était assez beau pour Hassan Rohani. Ou plutôt, les statues de Vénus étaient trop belles et trop dévêtues au point qu’elles ont été cachées pour ne pas perturber la signature de contrats qui devraient donner un bol d’air à l’économie transalpine.

Rebelote à Paris. Airbus d’abord ; Peugeot ensuite ; Renault bientôt et d’autres. Tous font les yeux de Chimène aux Iraniens. Un marché de 80 millions de personnes dont une bonne moitié ne ressemble pas du tout à leur président. Des Iraniens avides de mode, de technologie, de musique, de voiture, d’un mode de vie occidentale qu’ils connaissent si bien via Internet. Quatre milliards d’euros potentiels pour les entreprises françaises disent certains experts sur la base de ce qu’étaient les relations économiques avant les sanctions. Il faut prendre les places et vite ! Profiter du fait que les entreprises américaines soient toujours empêchées par le Congrès de commercer avec l’Iran.

Attention quand même. Il faudra que les patrons se rachètent Le petit futé en Iran ! Comprendre ce pays. Qui décide ? Qui gouverne ? Le président ? Le guide suprême ? Les ministres ? Les gardiens de la révolution ? Les militaires ? Les députés ? Va comprendre Charles ! D’autant qu’avec les Iraniens rien n’est jamais gratuit. Idem chez les diplomates. La paix en Syrie passera par Téhéran, disent-ils. C’est vrai. Bien plus encore que la Russie, c’est l’Iran qui tient le régime d’Assad à bout de bras. Financièrement, militairement, avec ses pasdaran, le corps des Gardiens de la révolution islamique, qui se comptent aujourd’hui par milliers, appuyés par les soldats du Hezbollah et politiquement, puisque Téhéran répète qu’il n’est pas question de toucher à Bachar.

Mais là encore, imaginer que l’Iran renvoie l’ascenseur en remerciement de la levée des sanctions est sans doute aller un peu vite en besogne. Cette carte syrienne, les Iraniens la tiennent et ils ne vont pas l’abattre de sitôt. Et leur haine réciproque avec les Saoudiens ne va rien arranger. Comme me le disait un diplomate arabe hier, "au moyen orient il n’y a que des processus de paix. Rarement de la paix". L’Iran est de retour : Xanax pour tout le monde !
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