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Amaral Duclona acquitté en appel

vendredi 12 février 2016

La cour d’assises du Val-de-Marne (France) a acquitté, le vendredi 12 février, Amaral Duclona, l’ancien homme fort de Cité Soleil sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide. Arrêté en 2009 en République dominicaine avant d’être extradé en France en 2010, Amaral Duclona était jugé ce vendredi en appel pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre d’un chef d’entreprise franco-haïtien, Claude Bernard Lauture, en 2004 à Port-au-Prince, et Paul-Henri Moural, consul honoraire, en 2005.

Lors du premier procès, Amaral Duclona avait été condamné à 25 ans de réclusion avec une peine de sûreté des deux tiers. L’avocate générale avait demandé jeudi une peine de 25 ans de prison, estimant qu’il existait « suffisamment de preuves » que l’accusé avait « participé à la détention et la séquestration de Claude Bernard Lauture ». L’avocate générale avait également estimé que « l’ombre du pouvoir de (l’ancien président) Jean-Bertrand Aristide (avait) plané sur tout cet enlèvement ».

Les faits

Le 6 janvier 2004, Claude Bernard Lauture, 51 ans, opposé au régime d’Aristide, avait été enlevé par des hommes armés alors qu’il circulait en voiture. Quelques heures plus tard, un des frères de la victime recevait un appel de la victime lui disant qu’il ne serait relâché que contre le paiement d’une rançon de 100 000 dollars. La somme devait être versée par "Gladys", une riche tante de la victime et membre de l’entourage du président Aristide. Le lendemain, son corps était retrouvé criblé de balles à Cité Soleil, le plus grand bidonville d’Haïti.

Selon la famille, la victime se disait menacée pour avoir participé à des manifestations anti-Aristide. Il avait choisi peu avant son enlèvement de rejoindre « le groupe des 184 », opposé au régime.

C’est principalement un téléphone retrouvé sur les lieux du rapt, identifié comme appartenant à un lieutenant d’Amaral Duclona, qui allait faire avancer l’enquête, lancée en France après un dépôt de plainte de la veuve de Claude Bernard Lauture.

Le jour des faits, ce téléphone avait été appelé à 21 reprises par une ligne attribuée à Duclona, à partir de laquelle la demande de rançon avait également été formulée. Ce téléphone avait également été régulièrement utilisé pour appeler le contact de Duclona à la présidence.

Lors du procès, la défense de l’ancien puissant chef de gang de Bélékou (quartier de Cité-Soleil) avait plaidé l’acquittement de ce dernier en mettant en avant les manquements et faiblesses de l’enquête de la police haïtienne qui a servi de base à l’instruction française et l’absence de témoins clefs haïtiens qui n’ont pas répondu à la convocation de la cour d’assises.

En cavale depuis 2007, Amaral Duclona, objet à l’époque de trois mandats émis par la justice haïtienne et un autre international pour sa participation présumée à des actes de banditisme et de kidnapping, avait été finalement arrêté sous une fausse identité (Berthone Jolicoeur), le mardi 8 septembre 2009, par la Direction nationale du contrôle de drogues (DNCD) à La Romana. Incarcéré à la prison de Najayo, dans la province de San Cristobal, Amaral Duclona allait être par la suite extradé en 2010 en France pour être jugé.


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