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Rapport annuel

Fin de parcours pour le FRH qui prépare sa clôture

mardi 23 février 2016

Le Fonds de reconstruction d’Haïti (FRH) glisse doucement vers sa clôture, plus de cinq années après sa création, au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et après avoir quasiment épuisé les ressources mises à sa disposition. À la veille de sa clôture, prévue en décembre 2017, le Fonds publie un rapport annuel qui revient sur quelques-unes de ses activités et sur son fonctionnement.

« Ce rapport retrace les événements ayant marqué la vie du Fonds au cours de sa cinquième année d’existence et fait ressortir les résultats tangibles atteints sur le terrain dans le cadre du processus de la reconstruction en Haïti », informe Mamadou L. Deme, administrateur du FRH, annonçant dans la foulée que ce rapport annuel sera le dernier à être publié avant la clôture du Fonds. En application, dit-il, de la décision de son comité de pilotage prise à ce propos en juin 2015. Dans son message, Évans Paul, Premier ministre d’Haïti, déclare : « Globalement, je suis très satisfait de constater que le FRH a atteint la plupart des objectifs qui lui avaient été assignés au moment de sa création il y a de cela cinq années. » Pour sa part, Wilson Laleau, ministre de l’Économie et des Finances, également président du comité de pilotage du Fonds, estime que l’année 2015 a été une année décisive dans l’évolution du Fonds. « Elle a été caractérisée par l’épuisement des ressources disponibles du FRH à la suite de l’allocation définitive de 342,7 millions de dollars à 25 projets et de la confirmation de la répartition des 40 millions de dollars résiduels du Fonds à cinq projets en cours de préparation », déclare-t-il. En effet, 19 bailleurs de fonds traditionnels et non traditionnels se sont engagés pour un montant de 396 millions de dollars auprès du FRH. Ils ont effectivement versé 386 millions de dollars en vue de soutenir les efforts de redressement et de développement du gouvernement haïtien, au lendemain du séisme du 12 janvier 2010. « À la fin de l’année fiscale, le seul versement restant à recevoir par le FRH concerne un montant de 10 millions de dollars toujours dû sur la contribution promise par l’Espagne », souligne le rapport. Le portefeuille du FRH contient deux catégories de projets. Les projets financés immédiatement après le séisme – et pour la majorité déjà achevés (enlèvement et traitement des débris, relogement des déplacés, appui budgétaires, etc.) ainsi que les projets de développement à long terme dans les domaines, entre autres, de l’éducation, l’environnement et de l’énergie. Évaluation globale de la performance du FRH Après cinq années de fonctionnement, une évaluation indépendante des performances du FRH a été décidée par le comité de pilotage en 2014 pour faire le point et prendre une décision quant au futur du mécanisme. En ce sens, un consultant indépendant a été recruté et a procédé à la collecte de données. Les principaux constats présentés, à la suite de l’évaluation, sont les suivants : des délais importants constatés dans les décaissements des fonds par les entités partenaires (notamment la Banque mondiale et la BID) à leurs agences d’exécution en vue de commencer les projets ; une gestion prudente des effectifs et des coûts de gestion maintenue par le FRH ; et la communication au grand public, point faible du secrétariat du Fonds, dans un contexte d’ambiguïté sur la pertinence de faire valoir le FRH comme instrument de financement spécifique. « Au 30 juin 2014, les Nations unies ont décaissé 89% des fonds qu’elles ont reçus et plusieurs de leurs projets sont déjà terminés. La Banque mondiale a dépensé 56% des fonds alloués et la BID seulement 15% », indique le rapport traduisant ainsi des performances qui ne sont pas du tout uniformes. « Jusqu’à présent, les résultats les plus significatifs ont été obtenus dans le secteur de l’habitat et de la gestion urbaine », a fait savoir les responsables du Fonds qui reconnaissent volontiers que des besoins importants existent encore dans ce secteur puisque 85 000 personnes vivent toujours sous des tentes et dans des abris temporaires. Par ailleurs, le portefeuille du FRH a récemment enregistré la validation définitive du financement de la ligne de transmission électrique de Péligre comme nouveau projet, pour un montant total de 16 millions de dollars, complété par un cofinancement de la BID de 7,5 millions de dollars, soit un total de 23,5 millions de dollars investis dans ce secteur vital.
Patrick Saint-Pre
sppatrick@lenouvelliste.com


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