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Six ans après le séisme, le collège Saint-Pierre abandonné à son sort

vendredi 26 février 2016

Fondé en 1956, le collège Saint-Pierre, logé au Champ de Mars, entre l’ambassade de France et l’ancien bâtiment de l’hôtel Le Palace, aura 60 ans en mai prochain. L’école est à terre. Mise à genoux par le séisme du 12 janvier 2010, elle accueille depuis 400 élèves dans des hangars. Le 11 mai, sera-ce donc la fête ? « C’est une occasion d’œuvrer à la reconstruction du collège et d’inviter tous les anciens à se mettre à la tâche », a confié le directeur général de l’établissement, le révérend père Fritz Désiré.

Ex-administrateur de la cathédrale Sainte-Trinité, ancien directeur de l’école Saint-Vincent pour les enfants handicapés, le révérend père Fritz Désiré, après avoir pris les rênes du collège Saint-Pierre en août dernier, se mesure aux défis. En 2010, l’institution a tremblé sur ses bases. Des dizaines d’étudiants de l’Université épiscopale d’Haïti ont été ensevelis. Six ans après ce cataclysme, sous des hangars, des centaines d’écoliers s’instruisent sans façon sous des toits de tôle. « Notre principal défi est de reconstruire l’école. Malheureusement, les fonds manquent », se désole le directeur général, timidement assis derrière son modeste bureau en bois. « Toutefois, à mon arrivée ici, j’ai pris des initiatives pour collecter des fonds. Le premier pas a été pour la direction d’organiser le carnaval des étudiants. Le billet était à 250 gourdes et bon nombre d’anciens du collège ont soutenu l’initiative. » Le collège Saint-Pierre tombe dans l’abandon. Aucun organisme anglican n’ambitionne de le rebâtir. D’après le révérend père Fritz Désiré, l’Église épiscopale d’Haïti, qui devait s’atteler à la tâche, se renferme dans le silence. « Les responsables ne disent rien. Rien jusqu’ici », avoue-t-il. « Je suis en train de négocier avec quelques institutions financières pour obtenir un prêt afin de remettre sur pied l’établissement. » Daté de 2012, le devis des travaux de réhabilitation s’élève à environ 38 millions 166 mille 635 gourdes. « Des chiffres désuets, reconnaît le directeur général. En attente de les réviser à l’inflation du jour, nous conservons les plans pour la construction, particulièrement celle de la section primaire qu’on introduira dès la prochaine année académique, en guise de marquer nos 60 ans. » Un évènement qui s’annonce faste En tandem avec le club des anciens de l’école, le révérend père Fritz Désiré entend marquer les 60 ans du collège Saint-Pierre d’une pierre blanche. Pour les préparatifs, une grande réunion s’est tenue dimanche dernier dans la cour de l’institution. « Ce sera une très belle fête », espère l’administrateur. « Dans la matinée du 11 mai, on aura une grande cérémonie au collège. On prévoit un dîner-concert avec l’orchestre philarmonique Sainte-Trinité. Aussi à côté d’autres activités culturelles qui se dérouleront dans le cadre de l’évènement, aimerait-on donner un bal. » Toujours pour cheminer vers la reconstruction, le directeur général procédera aussi à des réformes au sein du collège. Selon lui, l’éducation d’aujourd’hui, pour qu’elle soit de qualité, doit s’adapter à la réalité du temps. « On est à l’ère de la technologie, rappelle-t-il. Les élèves viennent toujours avec leurs cahiers de notes. Dès l’année prochaine, on devra s’ouvrir à la haute technique. Des cours de langue se feront directement à partir des tablettes, des ordinateurs, des IPad… » En attendant que s’élèvent les murs de l’établissement, le responsable invite tous les élèves à conjuguer leurs efforts, à s’impliquer dans leur école. Aussi souhaite-t-il recréer un environnement sain au collège Saint-Pierre, où l’apprentissage est vraiment possible.
Martine Fidèle
martinefidele@lenouvelliste.com


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