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L’ex-président brésilien Lula entendu par la police dans une affaire de corruption

vendredi 4 mars 2016

La police fédérale a perquisitionné, vendredi 4 mars, le domicile de l’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a ensuite été entendu par la police. Les autorités affirment avoir des éléments montrant qu’il a bénéficié d’une corruption organisée au sein de Petrobras
.

L’opération policière fait partie de la vaste opération « Lavage rapide », lancée en 2014 pour enquêter sur un vaste réseau de corruption monté au sein de la compagnie publique pétrolière Petrobras et qui aurait coûté au moins deux milliards de dollars à la compagnie.

Le procureur chargé de l’enquête a fait savoir lors d’une conférence de presse que la justice soupçonne M. Lula da Silva d’avoir bénéficié de « beaucoup de faveurs » dans ce vaste système :

« Environ 30 millions de reais [7 millions d’euros] sous forme de dons et pour des conférences [lui] ont été versés par les grandes entreprises de BTP. [...] Les faveurs sont nombreuses et difficiles à quantifier. »

Ces sommes auraient notamment été transmises « par le biais de la rénovation d’un appartement triplex et d’une maison de campagne à Atibaia », affirme le parquet.

Dans la matinée, des images de la TV Globo, qui a révélé la perquisition, ont montré des effectifs policiers devant des bâtiments à Sao Bernardo do Campo (Sao Paulo), où vit M. Lula da Silva, un quartier dont les rues étaient fermées. « La police fédérale mène des fouilles et perquisitions chez lui, à l’Institut Lula et chez plusieurs de ses collabrateurs et membres de sa famille », a dit l’attaché de presse de l’ancien président

Jeudi, déjà, une avalanche d’accusations de corruption dans le scandale Petrobras a éclaboussé le pays : la déclaration présumée d’un sénateur impliquant la présidente Dilma Rousseff a filtré dans la presse et la Cour suprême a ouvert un procès contre le président de l’Assemblée pour avoir reçu des pots-de-vin.

L’hebdomadaire IstoE a ainsi assuré dans son édition de jeudi que la présidente a manipulé l’enquête sur Petrobras, en nommant par exemple un juge pour libérer des industriels détenus, affirmant se fonder sur des révélations du sénateur du Parti des travailleurs (PT, au pouvoir), Delcidio Amaral. Or ce dernier a lui-même démenti avoir tenu ces propos. Selon IstoE, l’ancien président Lula da Silva était aussi au courant du réseau de corruption.

Lancée en 2014, l’enquête a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre le géant pétrolier contrôlé par l’Etat et 16 entreprises, donnant lieu à des commissions de 1 à 3 % sur chaque contrat dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir


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