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Perquisition au magasin à la résidence de Clifford Brandt

mardi 12 août 2014

Clifford Brandt est considéré par le ministre de la Justice comme un simple évadé de prison comme tous les autres, mais ce statut n’a pas empêché les autorités judiciaires d’inviter la presse à participer à une opération visant à traquer l’homme qui a été arrêté en octobre 2012 pour enlèvement et association de malfaiteurs. Il était 2 heures de l’après-midi quand les commissaires du gouvernement de Port-au-Prince et de Croix-des-bouquets, accompagnés des agents du Swat et de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) ont quitté les locaux du parquet de Port-au-Prince.

« Ce qui se passe actuellement ne concerne pas que le gouvernement, cela concerne tout le pays, ce sont des hommes très dangereux qui sont en cavale », lance Me Leny Thélisma, chef du parquet de Croix-des-Bouquets, qui ne donne jusque-là aucun détail sur l’opération, comme dans un feuilleton hollywoodien fait de suspense. Arrivé à Delmas 2, le cortège s’arrête près de la Compagnie haïtienne de moteurs, compagnie appartenant à Clifford Brandt.

Les agents du Swat et de la BRI prennent les devants, dénichant tous les coins de la maison du concessionnaire des voitures Mazda en Haïti. Les employés, visiblement paniqués, obéissent aux ordres des policiers qui placent certains sous surveillance dans un coin. Nous sommes à la recherche de Clifford Brandt. Ce monsieur est un danger pour toute la société, nous devons le rechercher où il se trouve », déclare le commissaire du gouvernement, Thélisma, à certains cadres de la compagnie. Un discours différent de celui du ministre Jean Renel Sanon.

Sur le visage de certains employés interrogés par le commissaire du gouvernement, on pouvait lire préoccupation et gêne. Après une heure passée à rechercher Clifford Brandt dans la cour et à l’intérieur du magasin, une première phase de l’opération prend fin. Les juges et les policiers lourdement armés quittent les lieux et longent la route de Delmas, en direction de Pétion-Ville.

Ils veulent se rendre à la résidence de monsieur Brandt, mais ils ne connaissent pas bien l’adresse exacte. Le commissaire Thélisma a même dû demander de l’aide à l’avocat du fugitif, qui les a retrouvés à la maison Mazda. Voilà Maître Patrick Vandal, avocat de l’évadé, seul dans sa voiture, qui prend la tête du cortège qui se dirige vers la résidence de Clifford Brant, à Delmas 60. Arrivé sur les lieux, les deux juges tombent sur la sœur de Clifford Brandt. « Bonsoir, je suis la gérante de cette résidence, est-ce que je peux vous aider », lance Caroline Brandt à ses visiteurs.

« Nous recherchons Clifford Brandt, madame », rétorque Me Thelisma. Le commissaire du gouvernement tout ému de savoir que la dame est la sœur de l’évadé en profite pour lui demander des informations sur son frère, devant les caméras des journalistes. « Je ne suis pas ici pour plaisanter madame, Clifford Brandt est un élément très dangereux, c’est pourquoi nous devons le rechercher où il se trouve. Est-ce que vous savez où se cache monsieur Brandt ? », reprend le chef des poursuites, comme dans une télé réalité. Alors, madame Brandt un peu paniquée, lève les deux mains et dit : « Non commissaire, jamais je ne sais pas où il se trouve ». Elle profite même de l’occasion pour rassurer le commissaire en faisant de petites confidences. Elle va jusqu’à confier que les parents de monsieur Brandt lui ont rendu visite à la prison il y a quelque jours. « Ma maman m’a dit qu’il apparaissait calme, il ne nous a rien dit sur son intention de s’évader, je vis cette situation comme un cauchemar », a confié madame Brandt aux juges.

La police, les commissaires du gouvernement, accompagnés du juge de paix de Delmas, perquisitionnent la résidence, qui, selon les déclarations de Caroline Brandt, n’appartient plus à Clifford. « Il n’habite plus ici. Après son arrestation, nous avons décidé de louer la maison qui appartient à ma mère ». La police attend un moment pour perquisitionner d’autres compartiments de la maison. Entre-temps, l’avocat de Clifford Brandt, sa sœur et des proches discutent dans la cour, sourient… Clifford Brandt n’était pas non plus dans son ancienne résidence. Les juges repartent en affirmant à la presse leur détermination de traquer monsieur Brandt.

Louis-Joseph Olivier
ljolivier@lenouvelliste.com


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