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XIe Sommet international sur les finances

Les communes au centre du premier jour du sommet sur les finances

mardi 19 avril 2016

La sixième édition du Sommet international sur la finance a été lancée lundi à l’hôtel Montana. Le gratin du secteur économique et du monde des affaires, les économistes et les décideurs publics réfléchiront durant ces cinq jours de la finance et des infrastructures en Haïti. Pour cette première journée, les organisateurs ont accordé une importante place au développement des collectivités territoriales et à la décentralisation.

Le premier atelier de la sixième édition du Sommet international sur la finance s’est tenue autour du thème « analyse des défis de la décentralisation en Haïti ». Le P.D.G. du Groupe Croissance, Kesner Pharel et le directeur exécutif de Jurimédia, Abdonel Doudou ont prêché en faveur de la décentralisation par le développement des communes. Penser global, agir local, c’est le maître mot de la présentation de Pharel encourageant les communes à penser leur développement en élaborant leur plan de développement communal.

En 2015, les pays membres des Nations unies ont signé les Objectif de développement durable ODD, 15 années après les objectifs du millénaire pour le développement en 2000. Si le monde a fait beaucoup de progrès en termes de réduction de la pauvreté au niveau planétaire, cela n’a pas été le cas pour Haïti qui vient quand même de signer les ODD. « Les experts des Nations unies ont reconnu pourquoi les OMD n’ont pas réussi en Haïti, parce que tout simplement on avait tout concentré au niveau du gouvernement national », explique le P.D.G. du Groupe Croissance.

La position des experts onusiens témoignent de la nécessité de se tourner vers les collectivités, vers les communes et les sections communales. En présence des maires élus et ceux arrivés en première place dans les dernières élections locales, l’économiste a parlé en faveur d’une meilleure structuration des mairies. « Parce que la politique est d’abord locale, il faut renforcer les localités et les mairies avec des projets autour des politiques sectorielles », a déclaré Kesner Pharel, qui invite les futurs maires à mieux vendre l’image de leur communauté.

On n’avait pas assez impliqué les gouvernements locaux dans l’exécution des objectifs du millénaire pour le développement. L’économiste a invité les maires et mairesse a profité de l’opportunité pour axer leur politique sur les objectifs de développement durable et le plan stratégique pour le développement d’Haïti. « Les Nations unies sont prêtes à travailler avec vous pour renforcer les gouvernements locaux pour atteindre les 17 objectifs de développement durables adoptés en octobre 2015 », a dit plus loin Kesner Pharel.

« Chaque mairie devrait avoir un document capable de vendre sa vision. Le maire doit se tourner vers l’extérieur, apprendre à vendre l’image de sa communauté. Le marketing, l’image est fondamentale », a poursuivi Kesner Pharel qui place les collectivités territoriales au cœur de la lutte contre la pauvreté. Il a encouragé des alliances et des stratégies régionales à l’instar de l’initiative de l’intercommunalité entre les différentes communes de la région des Palmes. Il souhaite même voir les communes d’Haiti travailler avec d’autres villes voisines des Caraïbes, indépendamment de la politique du pouvoir central.

« Une mairie qui n’a pas d’organigramme n’est pas fonctionnelle. Il faut d’abord avoir une vision, de cette vision, il y aura les grands objectifs, spécifiques et généraux de votre communauté. Il faut aussi que vous ayez des stratégies pour atteindre ces objectifs », a lancé Kesner Pharel à l’endroit des élus locaux présents dans la salle.

Le directeur exécutif de Jurimédia a de son côté présenté une méthodologie pour une autoévaluation des performances de la gouvernance municipale. La transparence, la redevabilité ou la reddition de compte ; la participation citoyenne, l’efficacité de l’administration municipale dans la prestation des services et le développement local, sont entres autres éléments qui, selon monsieur Doudou, doivent montrer l’efficacité ou non des actions d’une commune.

Parmi les représentants des collectivités présents dans la salle, l’ancien maire de Carrefour, arrivé en première position lors des dernières élections, Jude Edouard Pierre, dit partager les propos des experts. « Les mairies doivent compter sur leur potentialité. Il n’y a aucune opportunité de faire du développement sans inventorier ce que la commune détient comme potentiel », a fait savoir l’ancien agent exécutif intérimaire de Carrefour.

AUTEUR

Louis-Joseph Olivier

ljolivier@lenouvelliste.com
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