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Moderniser l’administration publique, le pari risqué de Uder Antoine’’’

mercredi 13 août 2014

Plus de 80 000 employés. Parmi eux un nombre considérable ne sont pas à leur place. Les ressources de l’Etat ne sont pas gérées à bon escient. Les contribuables souffrent désespérément du mauvais service des institutions publiques. Il faut réformer l’administration publique. Cette réforme administrative n’est pas pour demain. Mais le coordonnateur de l’Office de management et des ressources humaines (OMRH), Uder Antoine, se montre très optimiste.

« La voie de la modernisation de l’administration publique est jonchée d’épines ». C’est le coordonnateur de l’Office de management et des ressources humaines (OMRH) qui l’affirme. Uder Antoine n’y va pas par quatre chemins, il évoque des difficultés auxquelles il fait face dans le cadre de la mission qui lui est confiée. « Le processus avance à grands pas en dépit des éléments de blocage qui entravent notre course », a déclaré M. Antoine, qui dit s’être démarqué de toute manœuvre politicienne. Selon le responsable de l’OMRH, il arrive parfois que des dossiers traînent au niveau même du circuit administratif. « Quoi qu’il arrive, je fonce ».

Le rapport définitif du recensement des employés de l’administration publique lancé en mars dernier sera publié en décembre prochain, promet l’ancien cadre de l’USAID. « Plus de 80% des données collectées sont déjà traitées et le processus de recensement se poursuit », a fait savoir monsieur Antoine, qui, par contre, relate le comportement réticent de certaines institutions publiques.

Le dirigeant de l’organe chargé de la modernisation de l’Etat annonce le lancement d’un programme visant à mettre tous les ministères en réseau grâce au support financier de la Banque interaméricaine de développement (BID) évalué à 1 million de dollars américains. Ce n’est pas une nouvelle, certes, reconnaît l’homme aux ambitieux projets. Il faut attendre le mois prochain avant la réalisation de ce programme dans la mise en place d’un système de gestion centré sur la transparence, facilitant ainsi la bonne gouvernance

Aujourd’hui, souligne-t-il, nous avons un système défaillant qui entraîne la mauvaise gouvernance. Il faut que les hommes qu’il faut soient à leur place. Cette formule, explique le coordonnateur, ne fait pas l’unanimité au sein de l’appareil étatique. Si l’Etat est défaillant c’est à cause, d’une part, des mauvaises méthodes de recrutement, et d’autre part, de la répartition inappropriée des ressources humaines, selon Uder Antoine. « L’administration publique compte plus de 80 000 employés dont environ 60% constituent le personnel de soutien ». C’est une obligation contraignante de revoir les méthodes de recrutement, lance le dirigeant de l’OMRH qui, sans citer de noms, accuse certains hauts gradés et élus qui, fort souvent, imposent leurs proches sur une simple base politique. « Traditionnellement, l’administration publique, malheureusement, souffre d’intenses pressions en période préélectorale et post-électorale ou en temps de crise ». Par ce simple rappel, le haut cadre de l’Etat lance un appel aux politiques qui, selon lui, doivent coopérer dans la mise en œuvre des stratégies visant la modernisation effective d’un appareil étatique efficace et efficient.

Selon l’arrêté traitant de l’organisation et du fonctionnement de l’Office de management et des ressources humaines, (l’OMRH), ce dernier a pour mission de moderniser l’appareil administratif de l’Etat et rénover la fonction publique. Entre autres tâches confiées au coordonnateur de cette entité étatique, il a la charge de conseiller le gouvernement de la République et d’appuyer les ministères et autres organismes publics concernés dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets de réforme structurelle, et ce en vue de rationnaliser l’appareil administratif. Il faut noter que l’Office de management et des ressources humaines n’avait pas de budget respectif et bien défini dans la loi de finances 2013-2014. L’OMRH relève donc de la Primature.

D’après Uder Antoine, il faudra attendre environ 10 ans avant de pouvoir observer la réforme effective de cette administration mal pilotée. L’ancien secrétaire de la Primature ne dispose pas encore de chiffres en termes de retombées si on parviendra à dompter ce monstre qu’est l’appareil étatique. Aujourd’hui, rien ne garantit la pérennisation des mesures adoptées par l’actuel dirigeant de l’Office de management et des ressources humaines dans la perspective de cette réforme. Réformer l’administration de l’Etat, un défi de taille, un pari risqué, mais Uder Antoine se veut très optimiste.

Robenson Sanon


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