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Haïti : un Etat en « déficit de stratégie », selon Castel

vendredi 29 avril 2016

Invité, jeudi dernier, dans un panel de 3 économistes à commenter la présentation du docteur en économie, Kathleen Dorsainvil, lors du Sommet sur la finance organisé par le Group Croissance, l’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Charles Castel, s’est vidé sur le régime politique adopté par la constitution de 1987. Il n’a pas marché ses mots pour critiquer le poids de la politique sur l’économie et la finance du pays.

L’ancien gouverneur a accusé la constitution de 1987 d’être responsable de la situation économique actuelle du pays. « La constitution est un frein à la stabilité », a lâché sereinement l’ancien gouverneur devant une assistance prisée à ses déclarations. Eu égard des différentes situations provoquées dans le pays, M. Castel a souligné que la société haïtienne est anomique.

Les bouleversements récurrents engendrés par la politique ne profitent pas à la croissance économique du pays. « A chaque fois qu’il y a des troubles politiques dans le pays, les hommes du secteur privé et du secteur public disent perdre de l’argent », a rappelé l’ancien gouverneur.

Charles Castel parait pessimiste de la situation actuelle du pays. Il dit ne pas voir la sortie du pays de cette situation si la société ne se met d’accord sur une feuille de route. Il invite les acteurs à se responsabiliser. « Le pays doit apprendre à mieux dépenser », a indiqué celui qui a dirigé les politiques monétaires du pays pendant la dernière décennie.

Vraisemblablement fatigué de la gestion politique d’Haïti, l’ancien gouverneur plaide pour un autre régime politique dans le pays. « Il faut un régime politique mieux gérable », a-t-il déclaré, ajoutant que c’est indigne d’avoir un régime politique dont on ne peut pas faire les frais. Charles Castel veut être réaliste de la capacité financière du pays. « On ne peut pas réaliser des élections tous les 2 ans », a-t-il fait savoir. Il faut que tous les secteurs intègrent dans leurs analyses les faiblesses de l’Etat.

Pour libérer la croissance économique du pays, M. Castel croit que tous les acteurs doivent se mettre ensemble pour définir une stratégie commune. « On a toute la documentation nécessaire pour élaborer cette stratégie qui doit être appropriée par la société », a-t-il relaté, citant nommément le rapport collier et celui de la commission présidentielle sur la compétitivité.

AUTEUR

Carlin Michel

cmichel@lenouvelliste.com
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