MosaikHub Magazine

Mandat d’amener contre Aristide, ses partisans en colère

jeudi 14 août 2014

L’ex-président Jean-Bertrand Aristide, « inculpé de trafic illicite de drogue, soustraction de deniers publics, forfaitures, concussion et blanchiment des avoirs », est sous le coup d’un mandat d’amener décerné par le juge d’instruction Lamarre Bélizaire, a appris le journal d’une source bien informée dans l’après-midi du mercredi 13 août 2014. La lettre apportée ce matin au juge Lamarre Bélizaire par Me Mario Joseph, l’avocat de Jean-Bertrand Aristide, expliquant que son client n’a pas reçu le mandat de comparution, n’a pas empêché le magistrat de mettre à exécution la contrainte par corps prévue à l’article 30/77 du Code d’instruction criminelle.

Le juge Lamarre Bélizaire a ajouté foi aux témoignages de l’huissier Romuald Grand Pierre. Celui-ci a révélé ce mercredi dans la presse avoir donné le mandat à quelqu’un se trouvant dans un véhicule qui entrait chez Jean-Bertrand Aristide. Des agents de l’USGPN affectés à la sécurité de l’ex-chef d’Etat ont refusé de recevoir le mandat de comparution la veille, a dit Romuald Grand-Pierre, affirmant que son travail a été « difficile ». L’huissier a confié, face à ces difficultés rencontrées devant la résidence de l’ex-chef d’Etat à Tabarre, n’avoir pas obtenu l’identité de la personne ayant reçu le mandat. Il a souligné cependant que ce dernier avait tenté de lui remettre le mandat qu’il n’a pas accepté de reprendre. Romuald Grand-Pierre a certifié avoir informé Me Mario Joseph par téléphone de la signification du mandat de comparution en la résidence de Jean-Bertrand Aristide. L’huissier a mis Me Mario Joseph au défi de le démentir.

Le juge Lamarre Bélizaire, « du papier toilette »

L’avocat, se référant aux rumeurs, au non-respect du secret d’instruction, a mis en avant l’impossibilité pour lui de savoir s’il existe ou non un mandat de comparution qu’il n’avait pas en sa possession. Me Mario Joseph, en donnant ces détails, ce matin au palais de justice où les dispositifs de sécurité avaient été renforcés, a comparé le juge d’instruction Lamarre Bélizaire à du « papier toilette », à « des haillons » aux mains du pouvoir Tèt Kale.

Séance avortée au Sénat, Desras s’exprime sur JBA
En milieu de journée, une séance organisée au Sénat était avortée quand des sénateurs d’obédience lavalas ont appris l’existence du mandat d’amener décerné contre Jean-Bertrand Aristide. Ceux qui se sont exprimés dans la presse comme le sénateur de l’Ouest, John Joël Joseph, ont accrédité la thèse de la persécution politique. « Des dossiers sont compilés pour nuire à Jean-Bertrand Aristide », a informé John Joël Joseph.

Le président du Sénat, Desras Simon Dieuseul, a souligné l’inexistence d’un arrêt de débet de la CSC/CA dans ce dossier de crimes financiers vieux d’au moins neuf ans contre les autres personnes citées, dont un ex-ministre des Finances, des responsables de la Fondation Aristide pour la démocratie, interdites de quitter le pays. Le sénateur Desras a indiqué que « même si Jean-Bertrand Aristide était ordonnateur de deniers publics, il agirait en sa qualité de président de la République. Par conséquent, il ne serait justiciable que devant la Haute Cour de justice. « Je ne sais rien sur le dossier de drogue. J’ai commenté le rapport de l’UCREF », a expliqué Simon Dieuseul Desras. La résurgence de ce dossier brûlant dans un environnement fragilisé, suscite quelques interrogations. Est-ce que le gouvernement veut effectivement réaliser les élections ? », s’est demandé le sénateur Simon Dieuseul Desras contacté par le journal.

Veillée de solidarité des militants lavalas à Tabarre

Peu avant 6 heures p.m., plus d’une centaine de personnes, des partisans de l’ex-président Jean- Bertrand Aristide se sont attroupées devant sa résidence à Tabarre. « Ils nous ont attaqués, on va les brûler », a scandé quelqu’un. « C’est Bagdad 2 », « la décapitation des bourgeois », la « guerre entre noirs et rouges » qui est lancée, a craché ce petit groupe, affirmant que « le peuple ne perd jamais la guerre ». Contre le président Michel Joseph Martelly et le Premier ministre Laurent S Lamothe, les noms d’oiseaux, les accusations n’ont pas manqué. « Martelly partira s’il attaque le président Aristide », ont tempêté d’autres, exhibant de petites photos de JBA.

L’ex-sénateur Gérald Gilles, qui, affirme ne pas partager les expressions violentes de ces militants dont la colère est légitime, a indiqué que sa présence « est une manifestation de solidarité et d’attachement au président Aristide ». Le pouvoir Tèt Kale effectue des « manœuvres politiques visant à persécuter le mapou haïtien, symbole de la démocratie », a dit Louis Gérald Gilles, ajoutant que le pouvoir Tèt Kale duvalieriste protège l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier et persécute Aristide.

Comme Louis Gérald Gilles, l’ex-député lavalas Milien Romage reprend la thèse de la persécution politique. Sur le fond du rapport de l’UCREF qui a puisé dans le rapport de la commission d’enquête administrative dirigée par Paul Denis, Milien Romage évoque la partialité du rapport. « Paul Denis était contre Jean- Bertrand Aristide. « Un juge américain à Miami avait dit « qu’il y a trop de haine dans ce rapport et trop d’allégations infondées ». Pour l’accusation de trafic de la drogue, Milien Romage demande des preuves. « Il n’y a pas de preuves incriminant Jean-Bertrand Aristide avec des dealers ».

André Fado du MONOP, lui aussi présent devant la résidence de Jean-Bertrand Aristide à Tabarre, a exprimé sa solidarité envers l’ex-chef d’Etat. « S’il le faut, on restera un mois devant la résidence du président Aristide pour empêcher qu’il soit attaqué par la machine de la répression Tèt Kale », a assuré André Fado, affirmant que les militants répondront de manière proportionnelle aux attaques de Tèt Kale.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie