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Digne commémoration des 200 ans du lycée Alexandre Pétion

jeudi 26 mai 2016

Élèves et anciens élèves, enseignants et anciens enseignants, représentants des consulats et hautes autorités de l’Etat, dont le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Jean Beauvois Dorsonne, ont pris part, mardi, aux festivités marquant les 200 ans de services éducatifs du lycée Alexandre Pétion en Haïti. En l’absence du président de la République, M. Jocelerme Privert, cette cérémonie s’est déroulée dans une ambiance de jubilation dans la cour dudit lycée.

Un ancien élève du lycée Alexandre Pétion, Mozard Clérisson, exprime sa fierté de faire partie de la première école de l’histoire haïtienne à l’occasion des 200 ans du lycée. « Deux cents ans, il n’y a pas mieux que nous. Deux cents ans, c’est nous ! Il y a deux écoles en Haïti, le lycée Pétion et les autres », déclare Mozart Clérisson, ancien élève et directeur de ce patrimoine éducatif. Sa déclaration a provoqué un tonnerre d’applaudissements incessants.

Sous la grande tente dressée à cette fin dans la cour du lycée, il a fallu surtout attendre l’entrée en scène de Yanni Robert Févry, un adolescent de 12 ans, pour l’exécution de deux chansons, la bohème de Charles Aznavour et Hola Soledad de Alcy Acosta pour que le programme prenne vie. Voix éblouissante, captivante, originale du petit garçon a provoqué une ambiance de grande jubilation chez les élèves du lycée d’une part et chez les participants d’autre part.

Et tout heureux par l’ambiance créée après les salves d’applaudissements, le directeur du lycée, Nicolas Maturin a déclaré : « Le lycée Alexandre Pétion est un patrimoine à découvrir. C’est aussi un patrimoine à protéger. Son œuvre est grande. Il a engendré une bonne cohorte d’intellectuels de grande envergure, de parlementaires et d’hommes d’État. 46 environ. Je vous souhaite la bienvenue chez nous pour les 200 ans du lycée. » Au passage, il profite de la présence du ministre de l’Education nationale pour formuler ces demandes : « Nous voulons que nos laboratoires soient équipés ainsi que l’auditorium. Nous rêvons d’une bibliothèque moderne. Nous voulons que notre cafétéria soit équipée et fonctionnelle pour nos enfants. Notre objectif particulier, enfin, c’est de préparer une génération d’hommes et de femmes pour contribuer au changement du pays. »

Plus de 300 personnes ont participé à la célébration du bicentenaire du doyen des lycées en Haïti. Le ministre de l’Éducation nationale était présent avec une bonne partie des membres de son cabinet. Pourtant, le président provisoire, Jocelerme Privert, et le Premier ministre Énex Jean Charles ont brillé par leur absence. Selon certains participants, le président provisoire, qui est aussi un ancien du lycée, devait être là pour participer à cet évènement de si grande valeur éducative et pour souhaiter un joyeux bicentenaire aux élèves, enseignants et aux cadres du lycée fondé par Alexandre Pétion en 1816 et reconstruit en 2015 sous la présidence de Michel Joseph Martelly après avoir été ravagé par le séisme du 12 janvier 2010.

Pour sa part, le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Jean Beauvois Dorsonne, présente le lycée Alexandre Pétion comme un haut lieu de l’apprentissage, de l’épanouissement de la citoyenneté et de la formation du capital humain en Haïti. « Ce lycée avant-gardiste est fier de compter dans son palmarès plus d’une quarantaine de chefs d’État et de nombreux grands commis de l’État, des grands hommes politiques et de lettres qui ont marqué l’histoire sociologique et littéraire haïtienne », souligne M. Jean Beauvois Dorsonne. Et d’ajouter : « À travers le nom du lycée Alexandre Pétion résonne la mémoire de certains de nos grands esprits ainsi que l’écho d’une partie de l’intelligentsia haïtienne. »

Au passage, M. Jean Beauvois Dorsonne a rendu un hommage spécial à Alexandre Pétion, Horace Pauléus-Sannon et l’ancien président provisoire Daniel fignolé. « En ce moment mémorable, nous pensons honorer, en premier lieu, la mémoire du président Alexandre Pétion, des illustres directeurs, notamment le diplomate et historien Horace Pauléus-Sannon et l’ancien président provisoire Daniel Fignolé, sans oublier toutes celles et tous ceux dont le travail acharné a permis et permettra encore au lycée de traverser les soubresauts du temps », indique-t-il sous des applaudissements des participants.

De son côté, Mario Calixte, représentant de la communauté du Bel-Air, a fait savoir qu’on ne peut parler du lycée sans évoquer son milieu naturel, le Bel-Air. « Malgré la laïcité, le hasard a voulu que le lycée se trouve intercalé entre deux grandes dames : Notre-Dame de l’Assomption et la Notre-Dame du Perpétuel Secours », revele-t-il avant de témoigner que le vaillant peuple du Bel-Air, victime de l’exode et de l’instabilité politique, veille jalousement sur son joyau.

Cette célébration a pris fin avec un défilé historique des anciens élèves de 1816 à nos jours. Sous la direction de Ady Jean Gardy, le président de l’Amicale des anciens, des élèves, dans une représentation théâtrale, ont mis en valeur Louis Joseph Janvier, Charlemagne Péralte, Daniel Fignolé et sa femme, Pauléus Sannon et sa femme, Sténio Vincent et sa sœur, Fabre Nicolas Geffrard, Dantès Bellegarde, René Depestre, Sylvain Salnave, Jean Price Mars et sa femme, Massillon Coicou, Justin Lhérison, Lisius Salomon Jeune, Anténor Firmin, Dumarsais Estimé et sa femme, Jonathas Granville, Thomas Madiou, Périclés Tessier et sa femme, François Duvalier et sa femme. Puis, au son de trompettes, de tambours et de vaccines, les élèves en uniforme s’amusent corps et âme.

AUTEUR

Emmanuel Thélusma

temmanuel@lenouvelliste.com -


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