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Euro 2016 : le génie en cage

jeudi 30 juin 2016

En s’illustrant durant cet Euro 2016, les gardiens de but maintiennent cette tendance d’un poste de plus en plus spectaculaire et en pleine mutation.\
Par Antoine Grenapin et Alexandre Borde

Et si les hommes-clés de cet Euro étaient les gardiens de but ? Dans un Euro 2016 aux matches fermés et aux tactiques souvent sclérosées, la plupart des portiers des équipes engagées dans ce tournoi ont été à la hauteur du rendez-vous. La meilleure illustration en aura été le huitième de finale Italie-Espagne (2-0), ce lundi au stade de France, où David de Gea (Manchester United) et Gianluigi Buffon (Juventus Turin) se sont livrés à un duel de haute voltige. Le gardien espagnol – touché par un scandale au début de la compétition – a tout fait pour éviter la déroute à la Roja, que ce soit face à Pellè (8e), à Giaccherini (11e) ou encore en remportant son duel face à Eder (55e). Son homologue italien, lui, a effectué des parades de grande classe en fin de rencontre, notamment sur une volée d’Iniesta (76e) ou un arrêt réflexe face à la frappe instantanée de Piqué (77e).

Le contre-exemple Joe Hart

Il n’y a pas qu’au Stade de France que les gardiens ont brillé. Les Bleus auraient-ils pu revenir au score et finir par s’imposer face à l’Irlande si Hugo Lloris n’avait pas été décisif en évitant que les Bleus ne se prennent un break ? L’Allemagne, de son côté, aurait-elle connu une marche aussi triomphale sans les interventions précieuses de Manuel Neuer (3-0 contre la Slovaquie) ? Rarement sollicités, les gardiens de but ont donc répondu présents lors de cet Euro, évitant à leur sélection les pires déconvenues. L’unique contre-exemple, celui de Joe Hart, est d’ailleurs révélateur : en lâchant le ballon à la suite d’une frappe de l’Islandais Sigthorsson, le portier anglais est le seul de réputation internationale dont la faillite a précipité l’élimination de son équipe.

Alors que les joueurs de champ restent toujours plus exposés médiatiquement que les gardiens de but, ces derniers se montrent diaboliquement décisifs ces derniers temps. Cette tendance s’était déjà entrevue pendant la dernière Coupe du monde, quand les arrêts du Costaricain Navas, du Mexicain Ochoa ou de l’incontournable Neuer avaient bluffé les spectateurs. Mais les portiers savent aussi se mettre en scène au-delà de leur talent. Par leur charisme (Buffon, Cech, Subasic), leur accoutrement (Kiraly), leur physique de cyborg (Courtois, Neuer), ils viennent hanter les mémoires des spectateurs. L’évolution du poste de gardien de but, qui se mue de plus en plus souvent dans un rôle de joueur de champ, a aussi donné encore plus de visibilité à ceux qui occupent cette fonction. Il n’est plus seulement le dernier rempart d’une équipe. L’interdiction faite en 1992 à un portier de prendre le ballon à la main ou de garder le cuir durant plus six secondes à partir de 1997 l’a aussi obligé à être le premier relanceur.


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