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À 101 ans, Altagrâce Poustin est plus jeune que jamais

lundi 18 juillet 2016

Ce n’est quand même pas le record du monde de longévité, mais vivre 100 ans n’est pas monnaie courante.

Altagrâce Poustin fête, ce 14 juillet, le 101e anniversaire de sa naissance. Grande fan de feuilleton télévisé, elle conserve toute sa lucidité, qui continue d’étonner, au point de raconter même des anecdotes sur chacun de ses arrière-petits-fils et petites-filles.

Un peu affaiblie avec le temps, Altagrâce Poustin, Tata pour ses proches, ne se laisse pas soulever pour s’asseoir et nous recevoir. Elle se redresse, comme pour dire qu’elle tient encore à la vie. Un peu souffrante et pas très joviale au début, elle a vite retrouvé son air habituel quand Saguinaël Lebrun, son arrière-petite-fille, vient poser sa tête sur son épaule. De quoi lui réchauffer le cœur. « Tata est sa poupée, elles jouent ensemble tous les jours et regardent tout en discutant les feuilletons. C’est une vraie joie d’avoir notre grand-mère avec nous », affirme Sandra Célidon, mère de Saguinaël et petite-fille de Tata. Assise aux pieds de sa grand-mère, Sandra, agent 4 cantonné au commissariat de l’aéroport, n’a cessé de témoigner les bontés de Tata, celle qui l’a élevée.

À cet âge très avancé, Altagrâce Poustin n’a pas besoin de lunettes et ne souffre pas de la surdité habituelle chez les centenaires. Elle a même survécu à l’effondrement de maison de la famille lors du meurtrier séisme du 12 janvier 2010, qui lui a par ailleurs disloqué son bras gauche. À cet âge, elle garde toujours sa lucidité et reste très enjouée.

Née un 14 juillet 1915 à Romana, en République dominicaine, dans un batey, l’année même où les Américains mettent sous tutelle le pays, Altagrâce Poustin a une histoire qui est vécue sur les deux parties de l’île. Son acte de mariage a été rédigé au consulat d’Haïti à Romana, mais celui-ci a été vraiment consommé en Haïti, car tous ses six enfants sont nés dans le pays, après son retour au bercail sous la présidence de Dumarsais Estimé. « Je suis revenue au pays en 1946 et je peux vous dire que c’était un beau pays », déclare-t-elle, un peu nostalgique du bon vieux temps.

Quant à sa longévité, Altagrâce Poustin (Tata) croit que c’est dû à la bénédiction de ses parents et ses prières. Son seul souhait pour ses 101 ans, c’est d’assister aux noces de son arrière-petite-fille Ismelda qui n’a que 17 ans… autant dire qu’elle est plus jeune que jamais.

AUTEUR

Ricardo Lambert

lambertricardo87@gmail.com


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