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Le Sénat a enfin un président

vendredi 22 juillet 2016

Cinq mois. C’est le temps qu’il a fallu aux sénateurs pour s’entendre enfin sur le choix de Ronald Larêche comme président du Sénat. Le bureau, tout au moins remanié, est désormais composé de Steven Benoît comme vice-président, Jean-Marie Salomon, deuxième secrétaire. François Lucas Sainvil garde son poste de premier secrétaire

Il y a eu une tentative d’élection qui a tourné court le premier juin dernier. Il y a eu des négociations couplées aux inactivités du Sénat. Ce mercredi, les discussions, pour une fois, n’ont pas perduré, parce qu’il y a eu une « entente » bien ficelée. Les pères conscrits, qui se sont fendus de deux huis clos au cours de la séance, ont voulu remettre la pendule à l’heure dans ce contexte de crise larvée, comme l’a glissé un influent parlementaire du groupe minoritaire dans la matinée. Candidat unique, Ronald Larêche est élu sans surprise président avec 16 voix pour, 0 contre et une abstention. Andris Riché s’est abstenu aussi bien pour les votes relatifs à l’élection de Steven Benoît et de Jean-Marie Salomon que pour celui qui catapulte Larêche à la tête du grand corps.

Dans la salle, désertée par la majorité des journalistes bien avant 17 heures, les petits attroupements laissaient bien comprendre que les groupes minoritaire et majoritaire du Sénat se sont résolus à trouver un consensus. Mais dans le contexte actuel où le sort de Jocelerme Privert est encore entre les mains de l’Assemblée nationale, où la bataille électorale s’esquisse déjà, les sénateurs minoritaires vont veiller au grain. « Attention Larêche, Attention ! », s’époumonait, au creux de la salle, Richard Hervé Fourcand, au moment de lever la main pour Ronald Larêche. Celui-ci, l’air soulagé, a parlé du « consensus » qu’il y a toujours eu autour de lui. « Il y a eu un dialogue ouvert. Ce qui a permis la tenue de ces élections », a indiqué Ronald Larêche, serein, peu après que ses collègues désemplissaient l’hémicycle.

Sur la teneur de ce consensus, Ronald Larêche explique qu’il a fallu qu’Andris Riché ait la garantie qu’il obtiendrait décharge de sa gestion comme ancien président du Sénat, de janvier 2015 à janvier 2016, pour qu’il ne fasse pas capoter la séance. Le sénateur du Nord-Est, ancien député à deux reprises de Mont-Organisé/Capotille, très attendu dans la perspective de la poursuite de l’Assemblée nationale devant permettre ou non le maintien de Jocelerme Privert au Palais national, a promis d’être au-dessus de la mêlée, avant que son collègue Carl Murat Cantave, grand manitou du groupe minoritaire, n’insiste sur l’obligation qu’ils avaient à « rendre le Sénat fonctionnel ». « Cela nous a aussi offert la possibilité de prouver à tout le monde que nous pouvons résoudre nos problèmes », enchaîne le sénateur de l’Artibonite.

Décharge pour Andris Riché

Parce qu’il s’apprête à se jeter dans l’arène dans la perspective de son come-back au Sénat, Andris Riché, sénateur OPL en fin de mandat, a voulu avoir sa décharge. « Il n’y a eu aucune irrégularité majeure dans la gestion d’Andris Riché », répète Youri Latortue, qui faisait la lecture du rapport de décharge de la Cour des comptes. Avec 13 voix pour, 2 abstentions, le rapport a obtenu un vote favorable et Riché est désormais aux anges. Dans la salle, Ronald Larêche signe les correspondances devant être expédiées à la CSCCA. Riché sourit. Mais, comme tout fut « consensus » en ce mercredi, Frantzner Dénius, dans le bric-à-brac des débats, a émis le vœu que ses collègues planchent un jour sur comment amoindrir les procédures d’obtention de décharge pour tous les anciens fonctionnaires de l’État.

AUTEUR

Juno Jean Baptiste

jjeanbaptiste@lenouvelliste.com


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