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Elections : l’international monte à bord du processus

vendredi 22 juillet 2016

La communauté internationale est entièrement acquise à la cause des élections. Les déclarations se multiplient pour saluer la décision du président provisoire de mettre le cap sur les élections. Jeudi, c’est la France qui a salué l’acte de Jocelerme Privert de fixer les élections au 9 octobre prochain.

Côté américain, le coordonnateur spécial du Département d’Etat pour Haïti, Kenneth Merten, est arrivé au pays pour, dit-il, renfoncer le support de son pays aux élections. C’est un changement de ton notable dans la position américaine. Il faut souligner que les Américains étaient les seuls avec l’Union européenne à être réticents face aux élections haïtiennes.

Les déclarations de soutien aux élections du 9 octobre fusent au sein de la communauté internationale. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Développement de la France ne va pas à contre-courant. « Le président provisoire Jocelerme Privert a annoncé le 19 juillet que le premier tour des élections générales en Haïti se tiendrait le 9 octobre prochain. La France salue cette décision », a déclaré Romain Nadal, lors d’un point de presse.

« Tous les citoyens haïtiens doivent pouvoir se prononcer dans le cadre d’élections libres et transparentes, organisées par les Haïtiens eux-mêmes. Seules des institutions issues des urnes seront à même de relever les défis économiques et sociaux auxquels Haïti est confrontée », a ajouté le porte-parole.

Côté américain, le ton change. Après le refus de l’Oncle Sam de supporter financièrement les prochaines élections, on assiste à un rapide revirement. Le coordonnateur spécial pour Haïti, Kenneth Merten, est arrivé au pays ce jeudi. « Pour renforcer le support du gouvernement des Etats-Unis à l’organisation d’élections crédibles et honnêtes en Haïti et pour discuter de l’urgente nécessité d’avoir des représentants élus à tous les niveaux du gouvernement », lit-on dans un communiqué de l’ambassade américaine annonçant l’arrivée de monsieur Merten.

Selon le communiqué, l’ambassadeur Merten rencontrera des membres du Conseil électoral provisoire (CEP), et d’autres parties prenantes importantes pour le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti. Le Nouvelliste a tenté sans succès d’interroger l’ambassadeur Merten pour avoir plus de détails sur sa visite. Il n’est pas prévu que le coordonnateur Merten rencontrera la presse durant cette visite, a fait savoir un officiel de l’ambassade au journal. « Les Etats-Unis sont engagés dans le développement démocratique à long terme d’Haïti et à maintenir ses programmes vitaux de développement et d’assistance humanitaire qui aident les Haïtiens à améliorer leurs vies », a poursuivi le communiqué rendu public par l’ambassade américaine ce jeudi.

La visite du coordonnateur spécial fait suite aux déclarations de soutien de l’ambassadeur américain à l’Organisation des Etats américains. « Nous supportons les efforts du gouvernement haïtien pour organiser les élections au plus tard le 9 octobre prochain », a déclaré Kevin Sullivan, le représentant des États-Unis d’Amérique au Conseil permanent de l’OEA, la veille de la visite de Kenneth Merten. Déclaration qui a laissé comprendre que l’Oncle Sam était en train de réviser sa position sur la situation politique en Haïti.

Il y a peu, les Américains avaient complètement tourné le dos au processus électoral. C’est le porte-parole du Département d’Etat John Kirby qui avait annoncé la nouvelle lors d’un point de presse. Les Etats-Unis ne comptent pas financer les prochaines élections. Le gouvernement américain avait informé les autorités haïtiennes de leur décision en date du premier juillet. « On avait eu des difficultés à comprendre la décision du CEP pour reprendre à zéro l’élection présidentielle ; alors pour nous, après avoir contribué autant dans les élections de 2015, ça risque d’être difficile de continuer. Nous avons contribué à hauteur de 33 millions de dollars dans les élections de 2015 et nous n’avons pas prévu de l’argent supplémentaire », avait expliqué l’ambassadeur américain Peter F. Mulrean.

AUTEUR

Louis-Joseph Olivier

ljolivier@lenouvelliste.com


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