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La mère de James Foley "fière" de son fils

mercredi 20 août 2014

"Nous n’avons jamais été aussi fiers de notre fils Jim", clame la mère du journaliste américain James Foley, dont l’assassinat a été revendiqué mardi par l’État islamique (EI). "Il a donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien", écrit Diane Foley sur la page Facebook consacrée à la libération de son fils, enlevé en Syrie en novembre 2012. "Nous remercions Jim pour toute la joie qu’il nous a donnée. Il était un fils, un frère, un journaliste et une personne extraordinaire."

Les messages de condoléances et les réactions horrifiées se sont multipliés après la diffusion d’une vidéo du groupe de djihadistes extrémistes où l’on voit un homme masqué et vêtu de noir semblant égorger un homme présenté comme James Foley.

Dans cette vidéo, pas encore authentifiée, un autre journaliste otage, présenté comme l’Américain Steven Sotloff, est menacé d’exécution si les États-Unis ne cessent pas leurs bombardements contre les positions de l’EI en Irak. "Nous implorons les ravisseurs d’épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n’ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde", a imploré Diane Foley.

Sur Twitter, de nombreux journalistes ont demandé aux utilisateurs de ne pas regarder l’insoutenable vidéo de l’exécution de James Foley, mais plutôt de partager des images du reporter sur le terrain, en action avec sa caméra. "Nous sommes en train d’identifier et de suspendre les comptes que nous découvrons en lien avec cette vidéo très crue", a réagi sur Twitter Dick Costolo, le P-DG du réseau social.

"Sa passion"

Des milliers de messages attristés ont été postés sur la page Facebook de soutien au journaliste enlevé, "Free James Foley". La Maison-Blanche a dit travailler à l’authentification de la vidéo de l’EI : "Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d’un journaliste américain innocent", a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

Le Premier ministre britannique James Cameron a quant à lui interrompu ses vacances pour présider une série de réunions d’urgence et les autorités françaises ont dénoncé "un assassinat ignoble".

James Foley, qui à 40 ans était un reporter expérimenté, avait notamment couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie, où il a travaillé sur le soulèvement contre le régime de Bachar el-Assad pour le site d’information américain GlobalPost, l’Agence France-Presse (AFP) et d’autres médias.

"Raconter ce qui se passe réellement dans le monde"

Le journalisme était pour lui une seconde carrière puisqu’il ne s’était inscrit à l’école de journalisme de la Northwestern University qu’à l’âge de 35 ans. Auparavant, il avait enseigné et notamment appris à lire et à écrire à des détenus en prison.

"Il a réalisé que les histoires qu’il voulait raconter étaient de vraies histoires, à propos de la vie des gens, et il voyait le journalisme comme un moyen de raconter ce qui se passe réellement dans le monde", avait raconté Diane Foley dans une précédente interview à la Columbia Journalism Review.

Son père John avait aussi déclaré au même journal qu’avant son funeste voyage en Syrie "Jim avait dit qu’il avait enfin trouvé sa passion".

"Nous sommes horrifiés par la diffusion de cette vidéo", a déclaré le P-DG de l’AFP, Emmanuel Hoog. "James était un journaliste courageux, indépendant et impartial, qui a été enlevé en novembre 2012 alors qu’il couvrait le conflit syrien. Les reportages qu’il a faits pour l’AFP et pour d’autres médias étaient reconnus et admirés par un large public. Rien ne pouvait justifier qu’on prive James de sa liberté ou qu’on le menace de mort." "Au nom de John et Diane Foley, et aussi de GlobalPost, nous sommes très touchés par les messages de sympathie et de soutien dont nous sommes inondés depuis que la possible exécution de James a été rendue publique", écrit le P-DG de GlobalPost, Philip Balboni.

L’enlèvement de l’autre journaliste Steven Sotloff en août 2013 était resté confidentiel. Il a collaboré pour plusieurs journaux et magazines américains, dont Time, ou Foreign Policy.


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