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Combien de fois Moïse Jean-Charles s’est-il trompé ou n’a pas été compris ?

mercredi 31 août 2016

Tatillons sur les bords, certains tiennent la comptabilité des « petits mensonges » de Moïse Jean-Charles, ex-sénateur et candidat à la présidence de la plateforme Pitit Dessalines. Pour Mathias Pierre, son lieutenant, dire qu’il ment participe d’un complot contre l’unique candidat du peuple, non inféodé au secteur privé, au Blanc.

Moïse Jean-Charles, ex-sénateur, actuel candidat à la présidence de la plateforme Pitit Dessalines, ne se soucierait pas toujours de l’authenticité de ses propos. Pour un homme politique dont la parole doit être crue jusqu’à preuve du contraire, l’homme de Milot, estiment certains, « tabule un nombre plus qu’inquiétant de petits mensonges ». Le dernier en date concerne le Centre de tabulation du CEP. Moïse Jean-Charles, il y a quelques jours, avait indiqué, avec sa persuasion légendaire, « qu’un Apaid » est à la tête du Centre de tabulation, l’important bras technique du Conseil où l’on comptabilise les PV pour publication et vérifie, en cas de contentieux, les feuilles d’émargement, les procès-verbaux, etc.

Le président du CEP, Léopold Berlanger, joint par le journal, mardi, a d’abord ri avant de balancer comme un couperet ces deux mots : « Absolument faux ». Moïse Jean-Charles a tout faux. « Je ne pense pas que l’on puisse dire des choses importantes à la légère pour un homme aussi avisé. Tout le monde savait depuis plus de deux mois que le Conseil avait nommé un directeur au Centre de tabulation qui est Robenson Chérilus et un directeur adjoint, Grégory Hilaire », a confié Léopold Berlanger qui, malgré son « grand respect » pour le candidat à la présidence Moïse Jean-Charles, ne parvient pas à comprendre. « Je ne comprends pas comment il peut dire une chose pareille », a avoué le président du Conseil électoral provisoire.

Moïse Jean-Charles, après cette petite claque, s’est fait littéralement dézinguer par la Fondation connaissance et liberté (FOKAL). La Fokal s’est fendue d’une note de presse, en date du 25 août 2016, pour souligner que « monsieur Moïse Jean-Charles n’a jamais été salarié de cette institution et n’est pas non plus membre fondateur de la FOKAL ». « Nous avions jusqu’ici choisi d’ignorer les rumeurs afin de ne pas alimenter de vaines polémiques. Cependant, de récentes déclarations fantaisistes diffusées sur les médias et portant atteinte à la réputation et à la sécurité de l’institution nous incitent à publier la présente note. Ces rumeurs mensongères peuvent porter préjudice à l’institution, à ses activités, aux membres de son conseil d’administration et au personnel », lit-on dans la note publiée dans le journal, signée par Maxime D. Charles, président du conseil d’administration de la FOKAL, Michèle D. Pierre-Louis, présidente de la FOKAL et authentifiée par Lorraine Mangones, directrice exécutive de Fokal.

La note indique aussi que tous « les documents légaux et administratifs de gouvernance et ceux relatifs aux circonstances d’adhésion et de départ des différents membres du conseil d’administration de Fokal sont déposés chez nos avocats ». La note dit aussi que Jean Charles Moïse (Moïse Jean-Charles », a été, entre juillet 1995 et juillet 1998, « membre bénévole du conseil d’administration de la Fokal ». Il n’occupait pas de poste de responsabilité au sein du conseil d’administration. « Selon la loi haïtienne, Michel Duvivier Pierre-Louis est la seule personne fondatrice de cette institution (voir Le Moniteur 4 mai 2000 numéro 35 de la 155e année », a souligné la note.

Les PV…

Il y a quelques mois, en décembre 2015, Moïse Jean-Charles et son équipe de campagne avaient réalisé une journée porte ouverte au cours de laquelle ils affirmaient détenir 12 380 procès-verbaux totalisant 586 298 voix. Avec ces voix, Moïse Jean-Charles devait totaliser 51,3 %. Il devancerait Jude Célestin de 175 526 votes et Jovenel Moïse crédité de 140 320 votes, d’après les chiffres de Pitit Dessalines qui, comme ces 12 380, ont disparus des radars de l’actualité, surtout après les révélations de la CIEVE sur les zombis.

« La proportion de votes irrétraçables (29%) appliquée au total des votes valides (1,560, 631) signifie que les BV auraient autorisé 448,000 citoyens à voter sans pour autant dresser un procès-verbal de carence, tel que stipulé dans le décret électoral. Le deuxième élément critique du rapport de la CIEVE est la proportion du nombre de CIN correcte comparées aux signatures et/ou empreintes. Le pourcentage de fausses CIN retrouvées est de 16.2%. Pour les 1,112, 600 votes rétraçables (votes valides rapportés sur les PV moins le nombre de CIN inscrit à la main) 180,250 seraient de fausses CIN pour un total de 628,000 votes irrétraçables.

A l’épreuve du temps

A l’épreuve du temps, les affirmations de Moïse Jean-Charles, à l’époque sénateur, responsable d’une commission sur la nationalité, s’effondrent. Il n’a pas pu prouver que Michel Martelly détenait les nationalités américaine et italienne. Il y a quelques semaines, Kenneth H. Merten, ex-ambassadeur des USA en Haïti, qui avait dit que Martelly n’était pas américain, a confié à des journalistes de passage à Washington que l’ex-chanteur a retourné sa carte de résidence en 2011. Il n’était pas Américain, mais résidant aux USA.

« Complot » contre Moïse Jean-Charles

Mathias Pierre, membre de l’équipe de campagne de Moïse Jean-Charles, précise, persiste et dénonce. « C’est une figure quand le président dit qu’il y a un Apaid qui a été nommé au Centre de tabulation. Cela démontre qu’il y a un complot, un coup d’Etat électoral qui est en train de se préparer. Nous demandons au président du CEP de se ressaisir et certainement à M. Andy Apaid de faire retrait parce que nous voulons des élections libres et démocratiques », a-t-il dit . « Il n’y a aucune nécessité pour que M. Andy Apaid soit directement impliqué au Centre de tabulation qui était au cœur des fraudes électorales des élections passées. Il a un rôle prépondérant au Centre de tabulation. Des ordres ont été intimés au directeur du Centre de tabulation pour travailler avec lui », a insisté Mathias Pierre. Il n’a pas donné de détails sur la réunion à laquelle le président du CEP, Léopold Berlanger, Eric Gaillard et Andy Apaid ont participé.

Le lieutenant de Moïse Jean-Charles crie au complot du secteur privé dans ce contexte de publication du sondage du BRIDES « défavorable » à Moïse Jean-Charles. Pour Mathias Pierre, Moïse Jean-Charles est le seul des quatre candidats non soutenu par un ex-président, le seul qui n’est pas inféodé au secteur privé, à l’international, le seul qui soit porteur d’un projet d’émancipation économique du peuple. Sur les procès-verbaux, Mathias Pierre persiste. Il dit détenir une bonne partie qu’il peut montrer au journal. En ce qui concerne la non-présentation de preuves pour soutenir l’affirmation que Michel Martelly a la double nationalité, Mathias Pierre n’accorde aucune importance aux récentes déclarations de l’ex-ambassadeur Kenneth H. Merten sur la remise de la carte de résidence de Martelly en 2011. Peut-être que Merten dira à l’avenir que Martelly lui avait demandé de dire que c’est la carte de résidence qu’il avait retournée, a expliqué Mathias Pierre. « « La note ne veut rien dire. Elle justifie que Moïse Jean-Charles est fondateur de la Fokal puisque les membres du premier conseil d’administration sont les fondateurs de la fondation », a indiqué Mathias Pierre. « Moïse Jean-Charles ne peut pas créer une fondation ? Son origine le condamne ! Nous ne sommes pas d’accord avec ces choses-là. C’est pour cela que Pitit Dessalines se bat aujourd’hui », a fulminé Mathias Pierre. « Il y a un travail pour déstabiliser le sénateur, pour montrer qu’il ment », a-t-il estimé.

Le journal, malgré ses tentatives, n’a pas pu joindre Andy Apaid pour recueillir ses commentaires.

AUTEUR

Roberson Alphonse

robersonalphonse@lenouvelliste.com


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