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Rapport UCREF-Jovenel Moïse : le parquet de Port-au-Prince empêtré

mardi 6 septembre 2016

On ne connaît pas encore quelle suite sera donnée au rapport partiel de l’UCREF selon lequel Jovenel Moïse aurait manipulé des fonds qui n’ont rien à voir avec ses entreprises. Sur ce dossier, ainsi que plus d’une dizaine d’autres transmis au parquet, les parquetiers y réfléchissent. Danton Léger déplore l’absence d’une connexion entre le parquet et l’UCREF comme bras technique.

Plus d’une douzaine de dossiers ont été transmis au parquet de Port-au-Prince il y a deux semaines. L’information a été confirmée par le commissaire du gouvernement, Jean Danton Léger, qui informe dans la foulée que des réflexions sont en train d’être produites sur ces rapports de l’UCREF, ce dans le sillage d’éventuelles poursuites. « Le parquet n’est pas dans les conditions optimales pour pouvoir faire avancer le dossier. Jusqu’à présent nous autres parquetiers sommes en train de réfléchir sur ces documents pour voir quelle suite y donner », a-t-il indiqué.

Parmi ces dossiers figure celui de Jovenel Moïse, dont un rapport partiel de l’UCREF évoque un possible cas de blanchiment. Danton Léger ne veut pas être bavard sur cette affaire. « Attendons voir », lâche-t-il laconiquement.

Danton Léger continue de clamer à qui veut l’entendre qu’il n’a pas de patron au palais de justice. « Plus d’un pensait que j’ai été lâché par le président Privert après que celui-ci avait fait des remarques sur certaines de mes décisions. J’avais dit au président qu’il était en train de voguer dans un monde qui n’était pas le sien. Au parquet de Port-au-Prince, j’agis selon la loi, mon âme et ma conscience. Je suis arrivé là-bas accompagné de ma lettre de démission. Elle peut être remise à n’importe quelle heure », fait-il remarquer.

Sur la lenteur du parquet à donner suite aux recommandations de l’UCREF, Jean Danton Léger évoque une absence de symbiose entre le parquet et cette institution. « Il faut une relation assez centrée entre le parquet et ce bras technique qu’est l’UCREF pour mieux contrecarrer ces crimes financiers », a-t-il souhaité. Cruciale dans la lutte contre le blanchiment des avoirs et le financement du terroriste, l’UCREF a connu pas moins de quatre directeurs en 24 mois. Sa loi organique a été déposée au Parlement et attend d’être ratifiée.

Par ailleurs, le commissaire du gouvernement a abordé les menaces liées au phénomène de-risking qui pèsent sur l’économie haïtienne. Il a salué le dépôt du ministre de la Justice du projet portant modification de la loi sur le blanchiment des avoirs et le financement du terrorisme. « J’étais de cette législature qui avait voté cette loi réprimant le blanchiment des avoirs. Cette année, je crois que c’est de bon augure que les parlementaires votent des amendements à cet instrument. Mais je n’accepte pas que ce soient nos amis de la communauté internationale qui nous mettent la pression », a-t-il expliqué.

AUTEUR

Jean Daniel Sénat

jdsenat@lenouvelliste.com


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