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Clifford H. Brandt condamné à 18 ans de travaux forcés Au palais de Justice

mercredi 14 septembre 2016

Environ quatre jours après avoir ordonné le dépôt des pièces, le juge Joseph Jeudilien Fanfan a rendu sa décision le mardi 13 septembre 2016. Les accusés Clifford H. Brandt et Ricot Pierre-Val sont condamnés à 18 ans de travaux forcés avec bénéfice de la loi du 4 décembre 1893 sur la détention préventive prolongée, dite loi Lespinasse. Carlo Bendel Saint-Fort est condamné à 19 ans, toujours avec bénéfice de la loi Lespinasse.

Carline Richema, Sawadienne Jean et Evince Larrieux ont été déclarés non coupables des faits d’enlèvement, de séquestration de personnes contre rançon et d’association de malfaiteurs à eux reprochés. Le président du tribunal criminel siégeant sans assistance de jury, Me Joseph Jeudilien Fanfan, a ordonné leur libération immédiate s’ils ne sont retenus pour autre cause.

Le dispositif de la décision est ainsi conçu :

Le tribunal déclare non coupables des faits d’enlèvement, de séquestration de personnes contre rançon, de complicité d’enlèvement par recel de choses et d’association de malfaiteurs, les nommés Carline Richema, Sawadienne Jean, Evince Larrieux.

Carline Richema, au motif qu’il n’existe pas de complicité punissable postérieure au fait principal ; Sawadienne Jean et Evince Larrieux, en raison du doute profitable, sur le droit. Le tribunal dit qu’ils sont acquittés de l’accusation, ordonne leur libération immédiate s’ils ne sont retenus pour autre cause, ce conformément à l’article 290 du Code d’instruction criminelle ; par contre déclare coupables les nommés Ricot Pierre-Val, dit AG, soldat # 2, Carlo Bendel Saint-Fort, Clifford H. Brandt des faits d’enlèvement, de séquestration de personnes en vue d’obtenir une rançon au préjudice de Nicolas et de Coralie Moscoso, d’association de malfaiteurs et de détention illégale d’armes à feu, les condamne :

1) Ricot Pierre-Val, à quinze (15) ans de travaux forcés pour enlèvement et séquestration de personnes en vue d’obtenir une rançon et à trois ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs ; dit que les peines en cette matière se cumulent ; le condamne pour ces deux chefs d’accusation à 18 ans de travaux forcés ;
2) Carlo Bendel Saint-Fort à quinze ans de travaux forcés pour enlèvement et séquestration de personnes en vue d’obtenir une rançon et à quatre ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs ; dit que les peines en cette matière se cumulent, le condamne pour ces deux chefs d’accusation à 19 ans de travaux forcés ;
3) Clifford H. Brandt, à quinze ans de travaux forcés pour enlèvement et sequestration de personnes en vue d’obtenir une rançon, à trois (3) ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs, dit que les peines en cette matière se cumulent ; le condamne pour les deux chefs d’accusation à dix-huit (18) ans de travaux forcés, ce conformément aux articles 293-1, 293-7, 293-8 de la loi du 22 janvier 2009 sur l’enlèvement, la séquestration et la prise d’otage des personnes, 224- 225- 226- 227, 19, 20 et 28 du Code pénal, 16 du décret du 23 mai 1989 sur le contrôle des armes à feu et munitions ; dit qu’ils bénéficient des avantages de la loi du 4 décembre 1893, dite loi Lespinasse sur la détention préventive prolongée ; dit qu’ils sont interdits de leurs droits civils de vote et d’élection, d’éligibilité, d’être appelés ou nommés aux fonctions de juré ou autres fonctions ou emplois publics de l’administration ou d’exercer ces fonctions ou emplois ; de port d’armes pendant toute la durée de la peine ; ordonne la confiscation des armes et munitions, uniformes et de tous les équipements et matériels policiers compris dans le dossier ; les condamne également aux frais et dépens de l’instance.

Ainsi jugé et prononcé par nous Joseph Jeudilien Fanfan, juge à l’audience publique criminelle sans assistance de jury du mardi 13 septembre 2016 avec l’assistance du greffier Dieuveil Pierre, en présence du substitut du commissaire du gouvernement Me Claude Jean.

Ceux-là qui vont rentrer chez eux sont contents. La plupart avec le sourire aux lèvres. Ils se sont exprimés devant la presse.

Sawadienne Jean : « Je suis contente. Je bénéficie d’une bonne justice. Je vais retrouver ma famille » ; Carline Richema remercie ses avocats, le tribunal qu’elle estime avoir rendu justice à qui justice est due. Et elle est contente du fait qu’elle va regagner ses pénates.

Soulignons que Carline Richema avait soif d’être aux côtés d’une fillette de 3 ans à qui elle a donné naissance à la prison. Malheureusement, l’enfant va attendre 18 ans avant de jouir des gâteries de son père Ricot Pierre-Val. Quant à Evince Larrieux, il a mis l’accent sur le triomphe de la justice. Il a laissé entendre que son acquittement prouve une fois de plus son innocence des faits de complicité d’enlèvement, de séquestration de personnes contre rançon et d’association de malfaiteurs à lui reprochés.

Ce procès criminel, qui a débuté le 17 août 2016, a été dirigé avec dextérité, doigté et équité. Il s’est déroulé en présence d’une assistance composée d’étudiants, d’avocats, de parents et de curieux. Des avocats de la défense qualifient ce procès de « le procès de rupture », tandis que les représentants du ministère public y voient le procès de l’année. Les acteurs ayant participé à ce rendez-vous étaient à niveau. On a envie de revivre le déroulement d’un procès de ce genre. Les plaideurs se sont respectés. Il n’y avait ni propos orduriers, ni écarts de langage. Attention, lorsque les avocats de la défense envoient des flèches empoisonnées dans la direction des représentants du ministère public, ne pensez pas que les deux camps sont en guerre. Non. Ils sont tous des avocats. L’un est le représentant de la société, l’autre défend les intérêts de ses clients.

Rappelons que le rapt a eu lieu le 16 octobre 2012 à Bourdon aux environs de 8h 30 du soir. Selon les rapports de police, Edner Comé, chauffeur et homme de confiance de Clifford H. Brandt, était en communication avec ce dernier. Et Clifford H. Brandt a affirmé au cours de l’interrogatoire que Comé l’avait appelé pour lui dire : « Mwen gen kontwòl moun yo ».

Ceux-là qui sont condamnés ont exercé un recours en cassation contre la décision du juge Joseph Jeudilien Fanfan.

Jean-Robert Fleury


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