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Energie et environnement, les candidats à la présidence face à ces défis

mercredi 21 septembre 2016

Seulement 30% des Haïtiens ont accès à l’énergie électrique dont 6% en milieu rural. Parallèlement, l’utilisation des ressources énergétiques locales renouvelables telles l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’énergie hydraulique est quasiment négligeable.

La couverture forestière est aujourd’hui estimée à moins de 2% en Haïti. Aujourd’hui, Haïti est le pays ayant le plus haut indice de vulnérabilité aux cyclones. Que proposent les candidats à la présidence en termes de solution ? A date, seulement trois candidats à la Présidence : Jude Célestin, Edmonde Supplice Beauzile et Moïse Jean-Charles ont présenté officiellement un programme politique mettant en relief les grandes lignes de leurs actions prioritaires, une fois arrivé au pouvoir. Et c’est à travers le programme de ces trois candidats que nous analysons les solutions proposées aux problèmes de l’énergie et de l’environnement.


La dégradation des ressources naturelles et de l’environnement, l’érosion de la biodiversité, la perte des sols arables, l’anarchie au niveau de la construction et l’absence de structures d’aménagement du territoire, les défis à surmonter sur le plan environnemental sont énormes. Quant à l’énergie, l’offre est constituée à 87% par la biomasse et le reste est composé essentiellement de produits pétroliers. La demande d’énergie est à 76% résidentielle. Le transport et l’industrie arrivent loin derrière avec respectivement 13% et 9%. Certains prétendants à la présidence abordent ces questions dans leur programme politique respectif.

C’est précisément le cas pour le parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens qui fait de la protection de l’environnement la deuxième de ses dix priorités. Il promet de mettre en œuvre, dans toutes ses composantes, le plan d’action pour l’environnement préparé depuis 1999 par l’État haïtien. Ainsi, le parti de la candidate Edmonde Supplice Beauzile prévoit un ensemble de mesures à appliquer. « La mise en place des structures de gestion de l’environnement au niveau des communes et collectivités territoriales et la création d’un fonds pour la promotion de l’utilisation des sources d’énergie propres et recyclables et pour réduire la pression sur l’utilisation du bois-énergie et du charbon de bois et du pétrole », constituent , entre autres, des mesures annoncées par le parti Fusion.

Pour sa part, le Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (LAPEH) a mis l’accent sur la protection de l’environnement dans son programme politique. « Jude Célestin s’engage à protéger l’environnement », lit-on dans le programme. Le candidat de LAPEH entend poursuivre plusieurs objectifs : « Atténuer les effets des changements climatiques sur les écosystèmes, subventionner les fours à gaz pour diminuer drastiquement l’utilisation du charbon de bois, recycler les objets en plastique et autres objets de pollution de l’environnement, promouvoir l’économie verte et la création d’emplois verts », figurent parmi ses objectifs.

La Platfòm Pitit Desalin se penche aussi, dans son programme, sur les problèmes de l’environnement. La plateforme du candidat Moïse Jean Charles promet de réduire la pollution de l’environnement par la mise en place d’un programme de remplacement des véhicules polluants dans la capitale et les villes de province. Un programme d’achat et de financement de véhicules remboursable sur 60 mois à des taux forfaitaires est aussi prévu par les dirigeants de Pitit Desalin. « Les véhicules remplacés seront démolis et transformés dans des usines de transformation des résidus solides », dit-on dans le programme politique de la Platfòm Pitit Desalin, précisant que les nouveaux véhicules seront commandés et distribués à travers un consortium public-privé où l’État aura 60% des actions.

Dans tous les programmes, les partis s’accentuent sur la nécessité de renforcer la législation concernant l’environnement en faisant voter des lois coercitives et protectrices. Ils ne négligent pas le facteur de sensibilisation dans les écoles et à travers les médias. Certains prévoient des subventions et d’autres des fonds ou encore le renforcement des capacités budgétaires et opérationnelles des institutions étatiques intervenant dans la gestion ou la protection de l’environnement.

En ce qui a trait à l’énergie, le Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (LAPEH) est l’unique parti à aborder cette question dans son programme politique. Le candidat de LAPEH, Jude Célestin, promet d’assurer le développement des infrastructures et des services énergétiques. Pour y arriver, il prévoit, entre autres, d’entreprendre la réforme institutionnelle de l’EDH pour rendre sa gestion plus efficace et améliorer ses performances, de promouvoir et financer les microréseaux électriques, notamment en milieu rural, d’accroître l’offre d’énergie renouvelable solaire, éolienne, hydraulique et de biomasse, etc.

A souligner que le journal n’a pas reçu jusqu’à date les programmes politiques des autres candidats à la présidence et partis politiques qui sont en course pour la présidentielle de 2016.

AUTEUR

Gérard Junior Jeanty

jeantygerardjr@lenouvelliste.com


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