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Trump président, à qui la faute ?

mercredi 9 novembre 2016

Les Etats-Unis d’Amérique ont choisi. Plus de 200 millions d’Américains ont voté. Ils ont élu un président.

Deux ou trois formalités restent à remplir : le 19 décembre votent les grands électeurs pour élire officiellement le président, le 6 janvier le Congrès dépouillera le vote et le 20 janvier 2017 l’investiture aura lieu en grande pompe. Et Donald Trump deviendra le 45e président des Etats Unis d’Amérique.
Trump est un phénomène qui a pris corps lentement, pendant dix-huit mois, sous les yeux effarés du monde. N’empêche qu’elle est énorme, la surprise. Il est président.
Comme pour les résultats du Brexit ou pour le référendum sur l’accord de paix en Colombie, la presse, les sondeurs et les analystes se sont trompés. Ils ont préféré croire leur intuition, s’accrocher à leur bien-pensance au lieu d’être à l’écoute des vraies aspirations des Anglais, des Colombiens et, depuis ce 8 novembre 2016, des Américains. La première leçon de cette élection américaine : on se trompe beaucoup de bonne foi.
Le monde de la communication n’a jamais été plus ouvert depuis qu’existent les médias sociaux et nul ne sait plus ce que pense l’opinion en fouillant son âme avec les outils de l’ancien monde. Nul ne peut affirmer détenir les clefs pour façonner l’opinion publique, même avec les arguments les plus rationnels au monde.
Il faudra que l’on en tienne compte à l’avenir, ici et ailleurs.
En 2011, Haïti a eu le choix entre une femme politique bien formée et un candidat haut en couleur. En 2016, les Etats-Unis ont eu le même dilemme. Comme en Haïti, les électeurs américains ont choisi l’incertitude.
En Haïti, en 2011, les faits ont cassé la gueule aux médias, aux biens-pensants et au bon sens. Le peuple prenait fait et cause pour un chanteur sans aucune expérience de la chose publique et en fit son président. L’élection présidentielle haïtienne de l’après-séisme restera dans l’histoire comme la seule qu’Hillary Clinton aura gagnée, soulignent les loustics. En perdant l’élection de 2016, Mme Clinton laisse la place à un ovni.
Cela dit, Haïti ne sait pas à quoi s’attendre de la présidence du 45e occupant de la Maison-blanche.
Donald Trump est un cas unique dans l’histoire électorale américaine. Il est le premier président américain qui n’a aucune expérience gouvernementale ou militaire. Comme Michel Martelly en 2011, il passe de la gestion de ses affaires à celle d’un pays. Sans jamais avoir été élu à aucun poste.
De quoi sera fait l’avenir ?
Personne ne peut le dire ce mercredi. Avec beaucoup d’audace, certains peuvent encore se hasarder à faire des prévisions, l’idéal serait d’attendre.
Haïti n’a pas d’histoire avec le nouveau président américain. Pas de précédent. Pas de contentieux. Nous entrons dans une grande page blanche avec le règne de Donald Trump qui commence même si les intérêts des USA en Haïti ne devraient pas changer d’un président à l’autre.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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