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Irak : les forces d’élite progressent dans les rues de Mossoul

vendredi 11 novembre 2016

Mossoul (Irak) (AFP) - Les forces d’élite irakiennes ont relancé vendredi l’offensive dans la ville de Mossoul, dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en Irak, au moment où en Syrie des combattants soutenus par les Etats-Unis continuent d’avancer vers Raqa, l’autre grand fief des jihadistes.

Confrontés à une vive résistance de l’EI lors de leur première entrée il y a une semaine dans les quartiers est de Mossoul, les unités du contre-terrorisme irakien (CTS) avaient décidé de consolider leurs positions dans la périphérie avant de poursuivre leur progression.

"Nos forces ont lancé l’attaque contre Arbajiyah. Les affrontements sont en cours", a déclaré un commandant des CTS, Mountadhar Salem, se référant à une zone dans l’est de la deuxième ville d’Irak. Ces combats interviennent "après quelques jours de calme".

Dans une main, il tient une radio et dans l’autre, une tablette d’où l’ont peut voir sur un plan de la ville les rangées d’habitations reprises par les CTS.

Selon un autre commandant de ces forces d’élite, Ali Hussein Fadhel, les combattants s’approchent de Karkoukli, un autre quartier dans l’est de Mossoul. "Mais l’assaut complet n’a pas encore été lancé", a-t-il affirmé.

Dans un poste de commandement improvisé dans une maison à deux étages, un soldat utilise une tablette pour contrôler un drone de reconnaissance, afin de surveiller d’éventuels kamikazes.

Outre ces attaques suicide, les voitures piégées et les nombreux explosifs disséminés dans les maisons et immeubles, l’EI a mis en place un vaste réseau de tunnels souterrains qui lui permet de mener une guérilla urbaine féroce. Il utilise également les civils comme boucliers humains.

- Civils exécutés -

Il y aurait entre 3.000 et 5.000 jihadistes dans Mossoul, selon des estimations américaines. Leur chef, Abou Bakr al-Baghdadi, les a exhorté à lutter jusqu’au bout.

Selon l’ONU, l’EI a exécuté cette semaine au moins 60 civils à Mossoul et dans ses environs. Les victimes —dont les corps ont été suspendus aux poteaux électriques de la ville— étaient vêtues d’une tenue orange, avec des inscriptions en rouge : "traîtres et agents des ISF" (acronyme en anglais pour forces irakiennes de sécurité, ndlr), affirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.

Les enfants sont eux aussi victimes des combats à Mossoul, Save the Children affirmant qu’une dizaine d’entre eux sont soignés tous les jours pour des blessures graves par des médecins de la région.

"Ils viennent avec des blessures par balles, par des éclats d’obus et des brûlures", affirme un médecin cité vendredi dans un communiqué de l’ONG.

Depuis le lancement le 17 octobre d’une vaste offensive des forces irakiennes soutenues par une coalition internationale antijihadistes pour reprendre Mossoul, seules les forces d’élite irakiennes ont réussi à pénétrer jusqu’à présent dans cette ville du nord de l’Irak traversée par le fleuve Tigre.

Au nord et à l’est de Mossoul, les combattants kurdes, les peshmergas, ont repris à l’EI plusieurs villes et villages resserrant l’étau. Mais les Kurdes ne devraient pas rentrer dans Mossoul selon le Premier ministre irakien Haider al Abadi.

Au sud, le gros de l’armée irakienne a également progressé et se trouvait proche de la cité antique de Nimrod, à une trentaine de kilomètres de Mossoul.

Sur le front ouest, une coalition de milices, pour la plupart chiites, mènent également des combats contre l’EI, notamment pour couper l’axe de ravitaillement des jihadistes avec Raqa, leur "capitale" en Syrie voisine.

- L’EI pilonné en Syrie -

L’EI est aussi sous pression dans cette grande ville syrienne. Depuis le 5 novembre, une force arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis et la coalition internationale a lancé une offensive pour isoler Raqa.


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