MosaikHub Magazine

T-Vice tounen pi fò !

jeudi 24 novembre 2016

UNE Définitivement, l’industrie musicale haïtienne est en pleine forme pour cette fin d’année ! Le compas se réjouit. Entre nouveaux groupes, nouveaux albums, singles et vidéos, le business se redynamise. Ce n’est que pour le mieux. Et bien sûr, dans la foulée, les frères Martino reviennent en force ! Pas parce qu’ils s’étaient mis en retrait mais parce qu’ils offrent leur neuvième album studio au grand public. Pour les fans de Ticket, Roberto Martino revient sur ce disque qui lui tient tant à cœur et qui certainement relance le groupe dans le HMI.

Présente nous l’album.
L’album comporte 11 musiques : « Nou Tounen Pi Fò » sur laquelle Richie de Klass a collaboré ; « Moving On » qui est mon histoire personnelle ; « Èske », chantée par Regi qui apporte finalement ses marques au sein du groupe et qui est composée par Reynaldo, Marvens, Régi et moi ; « This time it’s 4 real », écrite par Reynaldo et moi et qui raconte que cette fois j’ai appris de mes erreurs, je veux avancer avec quelqu’un d’autre pour de bon ; « Se pa sa » feat J-Perry, qui est une bombe musicale que le public aimera j’en suis sûr ; « Voye Monte » feat P-Jay, produite par Ti Lunèt et Kiko Lyrics, pour lequel on a déjà un très bon feed-back ; « Konfli », une chanson à caractère social écrite par Philippe Saint-Louis et moi-même ; « Ou poko flannè » dans laquelle je veux montrer que ce ne sont pas les apparences ou les biens matériels qui font d’un homme ce qu’il est vraiment ; « J’en ai marre » feat 5 Lan, écrite par Elie Lapointe, produite par Reynaldo et Marvens, et qui, je pense, est l’un des hits de l’album ; « Back 2 da groove », qui est comme un retour aux sources, à nos rythmes d’antan, les vrais fanatiques de T-Vice se réjouiront ; « Ou renmen sa » écrite par Régi, qui prouve finalement qu’il a un talent énorme.

L’opus a été réalisé en combien de temps ?
Nous avons produit l’album en un an et demi. Entre les bals, les concerts, les différents voyages et contrats à respecter, nous avons fait beaucoup de sacrifices pour tout finaliser à temps. Parallèlement, on ne voulait pas remettre un produit bâclé ou inachevé. Beaucoup d’heures enfermés dans le studio et définitivement un gros travail d’équipe pour réussir cet album.

NTPF, le slogan parle de lui-même. Est-ce que cela veut dire que T-Vice était en baisse ?
Je ne peux pas dire que T-Vice était en baisse, mais on avait besoin de marchandises neuves. On avait besoin de nous réinventer, surtout avec l’intégration de Régi, qui voulait montrer au grand public ses capacités. Cet album était très important pour nous parce qu’à un moment donné on survivait. Nou pat gen anyen ki nouvo nan laru a e sa pa t ka rete konsa ankò. Certes, nous avons un « fan base » qui est très loyal mais nous sommes une institution qui a dû se réévaluer. D’où Nou tounen pi fò. Konpa dirèk tounen pi fò. Et cet album permettra à T-Vice de se rétablir dans le business pour au moins les trois prochaines années.

Que représente cet album pour le groupe ?
Beaucoup de choses. On a mis tout notre cœur, toute notre volonté, toutes nos connaissances à la réalisation de cet album. Nous sommes à un moment où, malgré tout ce que nous avons déjà réalisé dans ce milieu, nous devons nous surpasser. Un peu comme les plus grands joueurs. Yo pa ka fè yon sezon yo pa fè gòl paske yo nan tòp lis la. C’est la même chose dans ce milieu, nous devons toujours donner le meilleur de nous-mêmes. Cet album nous est aussi très cher parce qu’il y a beaucoup d’expériences personnelles vécues, comme « J’en ai marre », « Moving On », etc.

Justement « Moving On » est ton histoire personnelle. Comment as-tu vécu la réalisation de la musique et de la vidéo ?
Oui, c’est mon histoire. Ce n’était pas du tout facile, mais j’avais de bons conseillers, surtout au niveau de ma famille. En plusieurs fois, alors que je chantais la musique au studio, ma fille était là, ce qui m’émouvait beaucoup plus. De plus, cette histoire avait fait beaucoup de bruit dans notre société. En pleine période carnavalesque, des gens qui ne connaissaient même pas ma famille s’amusaient à radoter. Chak moun te bay vèsyon pa yo, mete pase genyen, bay on pakèt manti. Il m’était difficile de revenir sur cette époque, mais il fallait que je le fasse. Pour moi, pour vraiment aller de l’avant et me pardonner. Je devais aussi parler à la concernée, mon ex-femme, la mère de ma fille, celle qui a tout enduré. Je me devais de redorer son nom, nettoyer son image. Car envers et contre tous, c’est une personne qui me soutient et m’encourage toujours et qui, même si on n’est plus ensemble aujourd’hui, demeure ma meilleure amie et conseillère. Elle est la mère de ma fille, une femme que j’aimerai pour la vie. Bien sûr, c’était difficile pour moi de jouer dans la vidéo et de finaliser la musique. Mais je suis très satisfait du produit final et je pense qu’on a su trouver les bons mots et la bonne mélodie. Elie Lapointe et Richard Cavé m’ont beaucoup aidé sur cette musique.

Quelles sont vos attentes par rapport à cet album ?
On ne se donne pas de limites. On espère tout simplement que l’album ira le plus loin possible. Je sais qu’il y a des chansons qui toucheront beaucoup de gens et qui atteindront divers autres marchés, pour le bonheur du compas direct. J’aimerais aussi que tout le monde donne une chance à l’album, qu’on ne le juge pas sans l’écouter. Les fans de T-Vice, du compas et de la musique en général, tout le monde en a pour son compte sur ce disque. Le vrai but, c’est que l’album nous permette de faire ce qu’on n’a jamais fait auparavant dans ce milieu !

Comment réussissez-vous à maintenir T-Vice au top, avec une programmation aussi importante, malgré les hauts et les bas ?
Je pense que c’est grâce à nos stratégies, à notre réputation et à tout le travail que nous avons réalisé pendant les vingt dernières années dans le business. Nous avons toujours innové et nous avons toujours su nous réinventer quand il le fallait. Notre staff de gestion n’a jamais lésiné non plus sur son travail. Le fait que nous sommes une famille aide beaucoup, mais s’il n’y avait pas de talent ni de discipline, on n’allait pas pouvoir rester au top.

Quelle est ta musique favorite sur l’album ?
« Moving On », sans conteste, parce que la musique parle de moi, mais je dois avouer que j’aime toutes les chansons. C’est la première fois que T-Vice fait un album et que je peux dire tout haut que j’aime les 11 titres sans exception. Nan lòt yo m konn anvi retire tèl mizik mete on lòt nan plas li, men, pa nan sa a. Je pense que c’est l’un de nos meilleurs produits.

Il y a plusieurs collaborations sur l’album. Pourquoi avoir fait choix de ces artistes en particulier ?
On avait jugé qu’ils étaient parfaits pour les chansons sur lesquelles ils ont collaboré. J-Perry est incontournable maintenant si on fait du « world music ». Tout comme P-Jay, qui est pour moi le meilleur quand il s’agit de faire du rap love. Et puis bien entendu machann gouyad la, 5Lan qui est un bon ami. Qui d’autre que lui pour une chanson dansante ? On pense que ces collaborations feront rapidement leurs chemins dans les oreilles des fans.

Quand est-ce que les fans de T-Vice en Haïti retrouveront le groupe ?
Nous serons en Haïti les 1er, 2 et 3 décembre prochains grâce à Dream Promo, Natcom et Zigygaz productions. On aura trois ventes-signatures. Le 1er, on présentera l’album à la presse à l’hôtel El Rancho, le 2 on sera au Cap-Haïtien, à Lakay restaurant, pour présenter le disque dans le Nord et le 3, on sera devant Radio Télévision Caraïbes pour vendre l’album à un prix raisonnable. Ce sera une belle fête. Venez retirer vos cd, posters, etc. Pour ce qui est du reste du pays, on va attendre que tout aille pour le mieux pour reprendre la tournée.

Gaëlle C. Alexis

gaelle@ticketmag.com


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