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Santiago de Cuba fait ses adieux à Fidel Castro avant ses funérailles

dimanche 4 décembre 2016

Des dizaines de milliers de Cubains rendaient samedi soir un ultime hommage à Fidel Castro à Santiago de Cuba, berceau de sa révolution dans l’est du pays, avant ses funérailles prévues dimanche dans l’intimité.

Raul Castro, qui a succédé à son frère en 2006, doit prononcer un discours très attendu sur la place de la révolution Antonio Maceo de cette ville portuaire sise au pied des montagnes de la Sierra Maestra, d’où les Castro avaient lancé la guérilla qui les porta au pouvoir début 1959.

Parmi les chefs d’Etat présents, figurent des alliés inconditionnels de Cuba comme le Vénézuélien Nicolas Maduro, le Bolivien Evo Morales et le Nicaraguayen Daniel Ortega, ainsi que le Congolais Denis Sassou Nguesso et les ex-chefs d’Etat brésiliens Luiz Inacio "Lula" da Silva et Dilma Rousseff.

Fidel Castro "est un exemple magnifique laissé à tous les peuples d’Amérique latine. C’est très difficile pour nous en ce moment en Amérique latine, particulièrement au Brésil", a déclaré aux médias cubains l’ex-présidente brésilienne, destituée en août dernier par le Sénat
La ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal et la légende du football argentin Diego Maradona, proche de Fidel Castro, assistaient également présents à cette grande cérémonie.

Fidel Castro "c’est un monument de l’histoire" et "c’est le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France", a déclaré Mme Royal à son arrivée à Cuba.

Après trois jours de voyage, le convoi transportant les cendres de Fidel Castro, contenues dans un coffre de cèdre enveloppé d’un drapeau cubain, était arrivé à la mi-journée dans la deuxième ville du pays.

La caravane a paradé pendant plusieurs heures dans les principales artères, le long desquelles s’étaient massés des dizaines de milliers de Cubains venus scander "Je suis Fidel ! Je suis Fidel !", malgré une forte chaleur.

"Le peuple de Santiago a beaucoup souffert de la mort du camarade Fidel. Cette ville est le berceau, c’est ici que tout à commencé", relevait, ému, Victor Rivera Coca, cuisinier de 52 ans qui avait tenu à être présent avec sa femme et son fils de 3 ans.

- Avec Jose Marti -

Dimanche, les restes de l’ex-président décédé il y a une semaine à 90 ans seront enterrés au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, le héros de l’indépendance de Cuba. Depuis plusieurs jours la nécropole est fermée aux visiteurs et des ouvriers s’y affairaient jusqu’à vendredi soir, a-t-on constaté.

Ces funérailles présentées comme "privées" par les autorités se tiendront à l’abri des caméras des médias étrangers. Elles scelleront la fin du deuil national de neuf jours décrété après le décès de Fidel Castro, dont l’annonce, inattendue, a eu l’effet d’un choc pour de nombreux Cubains.

"Nous saurons nous occuper de lui et monter la garde comme il se doit", assure fièrement Margarita Aguilera, 54 ans, dirigeante d’une antenne municipale de distribution de tabac dans les environs de Santiago.

De nombreux habitants samedi arboraient des brassards rouge et noir estampillés "26/07", en référence au mouvement lancé par Fidel après l’attaque ratée de la caserne de la Moncada à Santiago en 1953, considérée comme l’acte fondateur de la révolution cubaine.
A La Havane, Matanzas, Cardenas, Cienfuegos, Santa Clara, Camagüey, Las Tunas, Holguin puis Bayamo, des centaines de milliers d’inconditionnels de Fidel se sont massés au bord des routes pour saluer une dernière fois le père de la révolution cubaine.

Tous les "Fidélistes" interrogés par l’AFP assurent faire confiance à Raul, qui se retirera en 2018, et à ses successeurs pour perpétuer la révolution.

"Pourquoi je n’aurais pas confiance en Raul ? C’est aussi mon chef ! Après lui peuvent venir (le numéro deux du régime et dauphin présumé Miguel) Diaz Canel ou d’autres du Conseil d’Etat. Je n’ai aucune crainte, ils poursuivront la trajectoire", assurait notamment Nina Rosales Garces, ancienne combattante de la Sierra âgée de 77 ans.

De leur côté, la plupart des dissidents ont indiqué qu’ils se feraient discrets pendant ces hommages, notamment par crainte de représailles. Mais ils prévoient de reprendre ensuite leur lutte contre le régime castriste, régulièrement critiqué en Occident pour son piètre bilan en matière de droits civiques et de droits de l’Homme.

04/12/2016 03:41:43 - Santiago de Cuba (Cuba) (AFP) - © 2016 AFP


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