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Ségolène Royal sur Fidel Castro : la ministre désavouée par les ONG

lundi 5 décembre 2016

Les propos de la ministre de l’Écologie sur les droits de l’homme à Cuba sont contredits par les rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch.

Par 6Medias

Ségolène Royal se trouve en ce moment à Cuba pour les funérailles de Fidel Castro, décédé à l’âge de 90 ans le 25 novembre dernier. Et devant plusieurs journalistes, la ministre de l’Écologie s’est exprimée sur le bilan du dirigeant cubain au pouvoir pendant près de cinq décennies. Parlant de « désinformation » sur la question des droits de l’homme, elle a vanté la liberté « religieuse » et « de conscience » qui règne sur l’île, mais surtout elle a assuré : « On sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien, fournissez-moi des listes de prisonniers politiques. À ce moment-là, on pourra faire quelque chose. »

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir, notamment sur la question des prisonniers politiques. Dans son rapport annuel 2015-2016, l’ONG Amnesty International dresse un bilan un peu plus pessimiste. Elle confirme qu’il y a bien des « prisonniers d’opinion », rappelant que, durant cette année, « des opposants au régime ont été poursuivis, ou menacés de poursuites, pour des raisons politiques » et qu’un accord avec les États-Unis avait permis la libération de 50 personnes « dont l’incarcération avait, semble-t-il, été motivée par des considérations politiques » en janvier 2015. Un constat partagé par une autre ONG, Human Rights Watch.

« Contrôle de l’État »

Dernière arrestation en date, celle du graffeur Danilo Maldonado Machado (alias El Sexto) le 26 novembre pour avoir crié « abajo Fidel, abajo Raúl » (« à bas Fidel, à bas Raúl »). Entre 2014 et 2015, cet artiste avait déjà passé dix mois en prison. Dans son rapport, Amnesty International fait aussi état « d’arrestations arbitraires et de détentions de courte durée visant régulièrement des détracteurs du régime [...] Selon la Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale (CCDHRN), plus de 8 600 militants et opposants au régime ont été placés en détention pour des motifs politiques durant l’année. »

Dans son bilan sur l’héritage de Fidel Castro, publié au lendemain de sa mort, l’organisation salue certes une « amélioration de l’accès aux services publics pour des millions de Cubains », mais qui a « été ternie par la répression systémique des libertés fondamentales ». Pendant ses 49 ans de règne, le leader a dirigé son pays d’une main de fer, et même si « les méthodes répressives mises en œuvre par les autorités ont évolué ces dernières années [...], le contrôle de l’État sur toutes les facettes de la vue des Cubains demeure une réalité ».


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