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Hommage à Fidel Castro : Raul Castro s’engage à "défendre le socialisme"

lundi 5 décembre 2016

"Yo soy Fidel !", ont clamé les milliers de Cubains réunis à Santiago, samedi, pour rendre hommage au Lider Maximo. À cette occasion, Raul Castro a assuré que, selon la volonté de son frère, aucune rue ou place ne porterait le nom de celui-ci.

À 19 heures, samedi 3 décembre, deux coups de canon ont retenti dans le centre historique de La Havane, pour marquer l’adieu à Fidel Castro. À la même heure, à 700 kilomètres à l’est de la capitale cubaine, l’urne funéraire du "Comandante" est arrivée, après trois jours de procession et 1000 kilomètres, à Santiago de Cuba, berceau des révolutions – des guerres d’indépendance contre l’Espagne aux premiers soulèvements de révolutionnaires contre le régime de Fulgencio Batista.

Pour accompagner le Lider Maximo dans son dernier voyage, des dizaines de milliers de Cubains étaient venus assister, à la nuit tombante, sur la place Antonio-Maceo, à Santiago, à l’hommage national du dirigeant cubain resté au pouvoir près de 50 ans (1959-2006).

"Un monument de l’histoire" pour Ségolène Royal

Des personnalités publiques venues principalement d’Amérique latine ont fait le déplacement, du chef d’État vénézuélien Nicolas Maduro – assis aux côtés de Raul Castro – à son homologue bolivien Evo Morales, en passant par les anciens présidents du Brésil, Dilma Rousseff et Luis Ignacio da Silva, mais aussi l’ancien footballeur Diego Maradona – qui parle de Fidel comme son "deuxième père". Côté européen, peu ont fait le déplacement : François Hollande, qui avait décliné l’invitation au même titre que Barack Obama et Angela Merkel, avait missionné pour l’occasion Ségolène Royal, ministre française de l’Environnement. La numéro trois du gouvernement, qui s’est exprimée devant quelques journalistes, a qualifié Fidel Castro de "monument de l’Histoire".

Ségolène Royal : "Fidel Castro, un monument de l’Histoire"

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Sous une chaleur de plomb, hommes et femmes de tous âges, y compris des enfants habillés en uniforme scolaire, n’ont cessé d’agiter leurs drapeaux cubains tout au long de la cérémonie. Et de clamer "Yo soy Fidel !", un slogan entendu en boucle sur les radios cubaines depuis le début du deuil du "Comandante" le 27 novembre.

Face à eux, à la tribune, différents responsables syndicaux et représentants d’organisations cubaines ont machinalement débité des discours vantant les mérites de la révolution. Pas le moindre message ou référence à Fidel avant que tous concluent par un "Hasta la victoria siempre !" et la foule ne reprenne de plus belle "Yo soy Fidel !"

Les précisions de notre correspondant

Sans émotion ni ferveur

Même Raul Castro n’a manifesté aucune émotion dans son "discours d’adieu" à celui qui fut pourtant le compagnon de toute une vie. Les deux frères ont tout partagé : leur idéologie, la rébellion, leur épopée sur le Granma et la guerre dans la Sierra Maestra en 1958, l’arrivée à La Havane l’année suivante, et surtout le pouvoir pendant plusieurs décennies.

Vêtu de son traditionnel uniforme vert olive, Raul s’est engagé à "défendre la patrie et le socialisme" après la mort de Fidel. Sans effusion, il est sobrement revenu sur les chapitres de la vie du héros de la révolution de 1959, puis annoncé "qu’aucune place ou rue ne porterait le nom de Fidel Castro" conformément à la volonté de ce dernier. Aucun buste à son effigie ne serait non plus érigé.

Retrouvez notre émission spéciale sur l’héritage de Fidel Castro

Cette mesure doit faire l’objet, a-t-il expliqué, d’un projet de loi qui sera voté par l’Assemblée nationale. Cette décision paraît en contradiction avec la profusion de portraits dressés par la foule, de ceux floqués sur les casquettes et t-shirts.

Le dimanche 4 décembre viendra clore neuf jours de deuil à Cuba. Les funérailles de Fidel Castro auront lieu avec la famille et quelques proches au cimetière de Santa Ifigenia, à Santiago, dans la plus stricte intimité. Ses cendres y seront enterrées à côté du mausolée de José Marti, héros de la révolution cubaine. Elles viendront refermer l’imposant livre de la vie de Fidel Castro.


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