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Jacqueline Sauvage est libre !

mercredi 28 décembre 2016

. François Hollande lui a accordé ce mercredi la grâce totale. Une décision saluée par les politiques, mais critiquée par des magistrats.

Le Point.fr (avec AFP)

Jacqueline Sauvage est sortie de la prison de Réau en Seine-et-Marne. Une voiture a quitté ce centre pénitentiaire situé au sud-est de Paris, sans s’arrêter devant les nombreux journalistes présents. Une source policière a confirmé à l’Agence France-Presse que Jacqueline Sauvage, 69 ans, se trouvait à son bord en compagnie de trois membres de sa famille.

Plus tôt dans la journée, la nouvelle de la grâce présidentielle avait été tweetée par l’Élysée sur le compte de François Hollande. « J’ai décidé d’accorder à Jacqueline Sauvage une remise gracieuse du reliquat de sa peine. Cette grâce met fin immédiatement à sa détention. » En un tweet, François Hollande a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, sa grâce totale. Le décret avait été rapidement transmis par la chancellerie à la prison de Réau.

Le président de la République avait déjà accordé une grâce partielle à Jacqueline Sauvage pour lui permettre de déposer sa demande de libération après la confirmation en appel de sa condamnation à dix ans de prison. Mais cela n’avait pas été suffisant. Par deux fois, la justice avait rejeté sa demande, arguant que Jacqueline Sauvage se sentait davantage victime que coupable. François Hollande en a décidé autrement. « Le président de la République a estimé que la place de Mme Sauvage n’était plus aujourd’hui en prison, mais auprès de sa famille », a ajouté le palais présidentiel.

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J’ai décidé d’accorder à Jacqueline Sauvage une remise gracieuse du reliquat de sa peine. Cette grâce met fin immédiatement à sa détention.

Symbole des victimes de violences conjugales

De son côté, l’avocate de Jacqueline Sauvage, Me Nathalie Tomasini, s’est dite « terrassée par la joie et l’émotion » après avoir « porté ce dossier à bout de bras ». « Je suis tellement heureuse, c’est le résultat d’un an de travail acharné », a-t-elle ajouté, confiant qu’elle était au courant de la décision mais ne pouvait pas s’exprimer, car « tenue à un devoir de réserve ».

L’Élysée a précisé que le chef de l’État avait accordé sa grâce « après avis du ministre de la Justice », saisi le 9 décembre après le rejet en appel de la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage. Dans une lettre adressée une semaine plus tôt au président, les trois filles de Jacqueline Sauvage se disaient « désespérées » de ne pas avoir leur mère près d’elles, « inquiètes pour son état de santé » et « craignant pour sa vie ». Elles disaient aussi ne « plus » savoir « comment intervenir face à toutes ces interminables procédures qui n’aboutissent pas ». Un comité de soutien, présidé par la comédienne Éva Darlan, avait parallèlement exhorté « solennellement » le président Hollande à la « libérer en lui accordant la grâce totale et immédiate ».

La décision a été unanimement saluée par les politiques de tous bords. Par contre, elle a heurté l’Union syndicale des magistrats, qui la juge « très hypocrite ». « En accordant une grâce partielle (le 31 janvier), François Hollande avait mis en avant le respect des décisions de justice et l’indépendance des magistrats. Et quelques mois plus tard, on piétine allègrement ce que l’on avait dit », a estimé Céline Parisot, secrétaire générale de l’USM. « Ce qu’il y avait comme message dans cette grâce partielle, c’était qu’il fallait libérer Mme Sauvage. Mais la justice est indépendante et elle ne l’a pas fait, alors le président la remet dehors. C’est très hypocrite », a-t-elle déploré. Et Céline Parisot de rappeler que Jacqueline Sauvage a « été condamnée au nom du peuple et par le peuple français. Soit il y a une justice indépendante, soit on estime qu’on peut défaire les décisions de justice à son gré. »


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