MosaikHub Magazine

La flamme de l’espoir

lundi 2 janvier 2017

À l’orée de la nouvelle année, nous ne rappellerons pas l’amertume qu’est la nôtre après des mois pourris d’une crise politique alimentée par des femmes et des hommes qui ont placé les intérêts particuliers avant ceux de la nation.

Le pays a souffert et souffrira encore. Mais il est debout. Il vit. Il continue à espérer grâce à des dizaines de milliers de citoyens qui, souvent dans l’ombre, ont travaillé d’arrache-pied pour que la flamme de l’espoir continue à éclairer cette terre.

Ces citoyens qui ont contribué à maintenir ce pays debout, ce sont ces centaines d’entrepreneurs qui, en dépit d’un système archaïque privilégiant les monopoles dans un environnement où la corruption s’étale au grand jour sans fausse honte, se sont évertués à mettre leurs ressources, leur temps, leur savoir-faire au service de la communauté.

Ces entrepreneurs n’attendent qu’un environnement favorable pour contribuer de manière plus significative à une vraie relance de notre économie. Ces entrepreneurs ont toujours pu compter à tous les paliers de leurs maisons, magasins, institutions, usines, firmes, etc. sur des collaborateurs prêts à tous les efforts en vue d’une réussite qui, de toute manière sera bénéfique à la communauté. La flamme de l’espoir est toujours là aussi certainement grâce à des fonctionnaires qui dans nos ministères, dans nos entreprises publiques, en dépit des conditions difficiles de travail, ont payé de leur présence, de leur savoir-faire, de leur honnêteté pour garder quand même en vie une administration publique qui rêve d’une autre gouvernance pour devenir efficiente et être cette fois pleinement au service des citoyens.

L’espoir vient aussi du secteur dit informel qui parfois, dénigré, attaqué de toutes parts, a continué à faire preuve d’une énergie, d’un dynamisme hors du commun. On oublie trop souvent que ces femmes et ces hommes qui offrent leurs produits dans les rues, en butte à toutes les insécurités, font vivre leurs familles à partir d’activités qu’on a parfois du mal à imaginer rentables. Leurs filles et leurs fils vont à l’école, à l’université, grâce à cette énergie de fourmi déployée sous nos yeux. Cette énergie, ce refus de baisser les bras, voici une flamme d’espoir qui peut embraser un avenir pas trop lointain si un gouvernement possède l’imagination et la volonté pour repenser ce pays.

Nos artistes, nos écrivains, nos travailleurs culturels, ont continué à prouver la richesse et la vivacité de notre culture. C’est souvent à eux qu’on se réfère quand on veut démontrer ce que notre pays peut produire de différent et de beau. Dans le secteur de l’éducation, malgré tous les problèmes qu’on connait, des enseignantes et des enseignants ont encadré, accompagné nos enfants, nos jeunes. Des médecins, des infirmières et infirmiers, des religieux, ont soigné les maladies du corps et de l’âme. Des policiers souvent très jeunes ont tout fait avec les faibles moyens à leur disposition pour assurer la sécurité de leurs concitoyens. Au niveau d’un appareil judiciaire souvent décrié, des juges, des avocats ont essayé aussi de sauver les meubles, de faire en sorte que la flamme de l’espoir ne s’éteigne pas.

On n’en finirait pas de parler de tous ces secteurs de notre société où des citoyens ont oeuvré, peiné, pour que notre pays continue de vivre. C’est à ces dizaines de milliers de citoyens que les voeux du National vont en premier pour l’année 2017. Car l’avenir de notre nation repose sur leur travail. Sur leur souci de bien faire. Sur leur désir de modernité. Sur leur désir de paix. Sur leurs pratiques de solidarité. Sur le rêve qu’ils ont en commun : celui d’un pays solidaire et en paix !

À ceux qui ont erré, qui pensent encore qu’on peut continuer sur ce chemin de toutes les embuches, de tous les mépris, de toutes les ségrégations, nous leur disons qu’il est encore temps de se reprendre. Une nouvelle année est l’occasion des grandes résolutions. Et quelle résolution plus belle que de décider de rentrer dans l’Histoire par la grande porte ! D’oeuvrer non pas pour la satisfaction d’un égo malade, mais pour l’avancement, l’épanouissement d’une communauté afin qu’elle puisse enfin se mettre au diapason du grand rêve de nos aïeux.

En rangs serrés, préparons-nous, pour les mois qui viennent, à la lutte citoyenne. Bonne année 2017 !

Gary Victor


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