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Evalière Beauplan incertain sur sa participation à l’investiture de Jovenel Moïse

mercredi 25 janvier 2017

On connaît déjà les premiers opposants de Jovenel Moïse au Parlement. Signataire d’une lettre au président du Sénat, avec 3 autres collègues, réclamant des lumières sur le rapport de l’UCREF indexant Jovenel Moïse, le sénateur Evalière Beauplan, qui se dit d’origine Lavalas, n’imagine pas encore sa présence à la cérémonie d’investiture. Publié le 2017-01-24 | Le Nouvelliste

National -
Jovenel Moïse ne pourra pas compter sur le support d’Evalière Beauplan au Sénat haïtien. Le sénateur du Nord-Ouest, qui ne rate jamais l’occasion de rappeler sa souche lavalasienne, l’a fait savoir ce vendredi. Invité à la matinale de Magik9, l’intéressé a expliqué avoir fait un choix politique et calculé. « Ceux qui n’ont pas voté Jovenel Moïse doivent avoir leur porte-parole au Parlement. Tout le monde ne peut pas supporter Jovenel Moïse », estime-t-il. Pour l’heure, Evalière Beauplan indique qu’il restera à l’écart. « Je serai là pour l’applaudir s’il réalise des choses positives et pour le dénoncer quand il commet des dérives », a-t-il promis.

Le représentant du Nord-Ouest, qui est encore incertain quant à sa participation à l’investiture du nouveau président, réclame la lumière sur le rapport de l’UCREF concluant qu’il est « possible que Jovenel Moïse manipule des fonds qui n’ont rien à voir avec ses entreprises ». « Nous avons attiré l’attention du président du Bureau du Sénat, Youri Latortue, sur ce dossier pendant au niveau de la justice. On aurait souhaité avoir des conclusions sur ce dossier avant le 7 février », a-t-il expliqué, soulignant que sans être évacuée, cette affaire peut devenir la chape de plomb du quinquennat de l’originaire de Trou-du-Nord. « On pourrait toucher cette plaie à chaque fois qu’on souhaite affaiblir le président », argue-t-il.

Quelques minutes avant, Evalière Beauplan revenait sur l’avortement de la séance d’interpellation des ministres Camille Edouard Junior et Daphné Benoît Delsoin. En effet, cette séance n’a pas eu lieu jeudi comme prévu, faute de quorum. Si les ministres concernés ont boudé l’invitation, les sénateurs Evalière Beauplan, Antonio Chéramy, Nèenel Cassy et Ricard Pierre, quatre proches de Lavalas, ainsi que Willot Joseph, ont brillé par leur absence. Le représentant du Nord-Ouest refuse d’admettre que lui et ses trois autres alliés aient une quelconque responsabilité dans l’avortement de la séance. Il indexe en revanche une mauvaise planification et un mauvais calcul.

« Une séance d’interpellation doit être planifiée en fonction des résultats escomptés. Il faut avoir le motif et il faut motiver l’ensemble des collègues pour avoir quorum. Inévitablement, cette séance doit aboutir à un vote de censure ou de confiance », explique Evalière Beauplan, qui estime qu’à l’issue du vote de jeudi, suivant ses calculs, les deux ministres seraient sortis renforcés. « C’est une assemblée de 20 sénateurs. Le PHTK et alliés sont au nombre de 16. Le président ne peut pas voter. Les pro-lavalas sont au nombre de 4. On ne peut compter ni sur ces 4 sénateurs ni sur les 19 votants, pour qu’ils votent contre des ministres du gouvernement qu’ils supportent. 15 voix ne suffisent pas non plus pour les renvoyer », résume-t-il.

Evalière Beauplan souligne par ailleurs que le ministre de la Justice, Camille Junior Edouard, n’est pas responsable de l’arrestation de Guy Philippe. « Les Haïtiens étaient déjà au courant de l’accord signé entre l’État haïtien et l’État américain contre le trafic des stupéfiants. Tous les parlementaires sérieux connaissent les procédures qui conduisent à la signature ou à la révocation d’un tel accord. S’ils veulent le remettre en question, ils peuvent demander au nouveau gouvernement de le renégocier », a-t-il suggéré, ajoutant qu’aucune manifestation ne pourra libérer Guy Philippe en détention aux États-Unis.


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