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Attaqué tous azimuts, Trump défend la légalité de son décret migratoire

mardi 7 février 2017

Le président Donald Trump s’exprime après une visite au au commandement militaire chargé du Moyen-Orient et de la lutte contre le groupe Etat islamique (Centcom), le 6 février 2017 à Tampa en Floride

Washington (AFP) - Critiquée de toutes parts pour son décret anti-immigration, l’administration Trump a affirmé lundi que la mesure relevait entièrement de "l’autorité du président" et dénoncé l’interprétation "très excessive" du juge fédéral qui en a bloqué l’application.

La Maison Blanche fait face à une double offensive judiciaire et politique contre ce décret controversé qui bloque l’entrée des ressortissants de sept pays (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) pour trois mois et gèle pendant quatre mois l’accueil de réfugiés.

Ce "décret est un exercice légal de l’autorité du président sur l’entrée des étrangers aux Etats-Unis et l’admission des réfugiés", peut-on lire dans le document soumis lundi soir par le ministère de la Justice à la Cour d’appel fédérale de San Francisco.

Une nouvelle étape de cette bataille judiciaire doit se dérouler mardi à 15H00 locales (23H00 GMT) au cours d’une audience téléphonique des deux parties avec la Cour, qui doit statuer sur la décision de suspendre le décret sur tout le territoire américain prise vendredi par un juge de Seattle, James Robart.

Donald Trump a promis lundi des "programmes forts" de contrôles aux frontières pour empêcher la venue du "terrorisme islamique radical" aux Etats-Unis, au moment où la décision la plus emblématique de son début de mandat est également contestée dans la rue et attaquée par les plus grosses entreprises de la high tech.

Le blocage du décret a de fait rouvert les portes du pays aux étrangers visés par le texte.

En visite au commandement militaire chargé du Moyen-Orient (Centcom), le président républicain a promis lundi de vaincre le "terrorisme islamique radical" et de ne pas le laisser "prendre racine dans notre pays".

Pour ce faire, "nous avons besoin de programmes forts pour que les gens qui aiment notre pays (...) soient autorisés à entrer, mais pas les gens qui veulent nous détruire", a expliqué M. Trump.

Facebook, Google, Microsoft, Twitter et Apple ont déposé dans la nuit de dimanche à lundi une requête en justice dénonçant les "dommages" causés par ce texte.

Au total, près de 130 entreprises se sont jointes à la plainte contre ce décret signé le 27 janvier par le milliardaire.

- ’Test religieux’ -

Côté politique, plusieurs hauts responsables de l’administration démocrate sortante, dont l’ex-secrétaire d’Etat John Kerry et l’ex-directeur de la CIA et secrétaire à la Défense Leon Panetta, ont aussi demandé le maintien du blocage d’un décret "mal conçu, mal mis en oeuvre et mal expliqué".

Un malaise ressenti jusque dans le camp du président lui-même, d’autant qu’il s’est livré à une attaque en règle contre le juge James Robart, le qualifiant de "pseudo-juge" et l’accusant de sacrifier la sécurité du pays.

Mitch McConnell, chef de file des républicains au Sénat, a tenté de temporiser dimanche en expliquant que la justice faisait son travail et s’est démarqué du décret, craignant notamment que sa rédaction trop vague ne laisse la porte ouverte à "un test religieux".

"Nous voulons tous empêcher les terroristes de pénétrer aux Etats-Unis, mais nous ne voulons certainement pas que des alliés musulmans qui se sont battus à nos côtés ne puissent se rendre aux Etats-Unis", a-t-il souligné.

- Impopularité historique -

L’opinion américaine est elle aussi défavorable au texte, et des milliers de manifestants ont défilé ce week-end dans des capitales du monde entier.


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