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Allocution du président de la République à l’occasion de l’investiture du gouvernement Lafontant

mercredi 22 mars 2017

National -
Mes chers compatriotes,
Aujourd’hui, l’investiture de ce gouvernement se fait sous le signe de la gravité. J’ai parcouru le pays à plusieurs reprises, durant les vingt-deux mois de campagne électorale.


Je peux vous assurer que nous aurons de vraies difficultés à surmonter. Pour y parvenir, chaque membre du gouvernement doit cultiver en permanence une haute conscience de ses responsabilités.
Tout un chacun doit comprendre que le changement à mettre en œuvre nécessite la rigueur, le sens du devoir, l’honneur, l’incorruptibilité et l’intégrité. Nous avons un devoir d’exemplarité.
Changer les autres c’est d’abord se changer soi-même.
Mesdames, Messieurs les ministres, dites-vous bien que vous êtes au service de la Nation.
Seulement au service de la Nation.

Par vos actions, vous allez devoir restaurer la confiance des citoyennes et des citoyens dans l’Etat.

Vous allez œuvrer pour une saine distribution de la justice, pour une justice juste et impartiale. Une justice dépolitisée. Le peuple a choisi le changement, il nous revient maintenant de le mettre en œuvre en réformant en profondeur le pays.
Il faut y aller vite et bien.
Le temps ne se fait pas attendre. Sur les 60 mois de mandat dont nous disposions, il ne nous reste que 58 mois et 17 jours. Chaque seconde, chaque minute ou chaque heure comptent. Fidèle à mes engagements de campagne, l’énoncé de politique générale du Premier ministre devant le Parlement a été ambitieux. Les chantiers sont nombreux. Tout n’est qu’urgence. Je demande que les états généraux sectoriels de la Nation soient organisés tout de suite.
Vous devez prendre des mesures pour :
• revaloriser l’identité nationale haïtienne ;
• améliorer la gouvernabilité du pays en passant par une réforme en profondeur de l’Etat ;
• réussir le pari de la croissance économique avec pour locomotive l’agriculture, le tourisme, les infrastructures et les services ;
• replacer l’éducation au centre de l’action publique avec un accent particulier sur l’excellence et la qualité ;
• Sécuriser le territoire et les citoyens ;
• développer et moderniser les transports en commun, avec un intérêt particulier pour le transport maritime et fluvial ;
• édifier un Etat protecteur et serviteur ;
• relever le défi écologique et environnemental ;
• résoudre le problème de l’énergie électrique
• appliquer une politique étrangère pragmatique, conforme à nos aspirations nationales ;
• rationaliser le budget de l’Etat et les finances publiques.
Pour mener à bien ces chantiers, je vous rappelle le principe de solidarité qui doit caractériser l’ensemble des membres du gouvernement.
Tout un chacun est solidairement responsable des actions du gouvernement. S’agissant de l’action gouvernementale, je ne veux pas d’expression publique de désaccord.
Quand on est ministre, il y a un lieu prévu pour exprimer ses désaccords au sujet de l’action gouvernementale : c’est le Conseil des ministres.

La réussite d’un ministre, c’est la réussite de tous les ministres. L’échec d’un ministre, c’est l’échec de tous les ministres.
Je vous exhorte à détester la corruption et admirer la culture du résultat. L’une des premières actions que je vous inviterai à prendre en Conseil des ministres est la signature d’un arrêté faisant obligation à tout ministère, tout organisme public de quelque nature que ce soit, qui accorde des subventions, d’envoyer à la présidence, tous les huit jours :
• la liste des subventions accordées,
• les motifs de la subvention,
• les noms des bénéficiaires,
• les lieux d’exécution des projets subventionnés
• le montant de chaque subvention, etc.
Ces informations seront publiées dans le journal officiel de la République, Le Moniteur.
Nos maigres ressources vont désormais servir à résoudre les problèmes de la population et non à enrichir quelques-uns. Ce sera un premier pas en vue de restaurer la confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent.
Mesdames, messieurs les ministres, par-delà vos origines politiques, sachez que vous êtes là pour servir Haïti et le peuple haïtien.

Pèp Ayisyen, Frè m ak sè m yo, Mwen te fè kanpay.
Nou te vote m. Mwen te di nou mwen t ap pral mete Moun yo, Solèy la, Dlo yo ak Tè ? yo ansanm pou n devlope peyi a.
Sa vle di nou dwe devlope peyi a ak sa nou genyen. Nou te di nou ta pral batay pou Ayisyen gen manje nan asyèt li ak lajan nan pòch li. Pou n te koumanse batay sa a, fòk nou te gen yon gouvènman. Jodi a avèk enstalasyon gouvènman an batay la koumanse.
M ap di Premye minis la ak chak manb gouvènman an se pèp ki bay pouvwa. Se ak pèp la n ap travay. Se pou pèp la nou vin travay. Mwen konnen pwoblèm yo anpil.
Fòk nou ale vit. Fòk nou ale byen. Chak santim nou pral retire nan kès Leta a, asire nou se pèp la li al jwenn.
Pa bliye se nou ki gen pou rann kont bay pèp la de lajan nou depanse nan non Leta, se pa okenn lòt moun.
A pati de jounen jodi a, nou gen 100 jou pou n koumanse bay rezilta.
M ap swete nou anpil kouraj, bòn chans epi siksè nan tout sa nou pral fè pou byenèt popilasyon an.

Vive la démocratie !
Vive le peuple haïtien !
Vive Haïti !

Jovenel Moïse
Président de la République d’Haïti
Palais national, le 21 mars 2017
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