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Lettre de cadrage La difficile feuille de...

mercredi 5 avril 2017

Lettre de cadrage
La difficile feuille de route du ministre de l’Education nationale
Josué Agénor Cadet hérite d’un système éducatif en crise avec des grèves intempestives, des milliers d’enseignants contractuels qui exigent leur nomination, des arriérés de salaire qui se chiffrent à des millions de dollars, des infrastructures scolaires en lambeaux, notamment dans le grand Sud…Cependant, dans la feuille de route que lui ont remise le président de la République et le chef du gouvernement, le ministre de l’Education nationale devra renverser la vapeur, construire dix lycées à travers le pays, moderniser le système éducatif, entre autres

National -
« L’Education, l’une des composantes majeures de ma politique, dans une perspective quantitative et qualitative, constitue un axe essentiel des priorités du président de la République et du gouvernement », écrit le Premier ministre au ministre de l’Education nationale dans la lettre de cadrage. Jack Guy Lafontant compte sur Josué Agénor Cadet pour honorer tout un ensemble de promesses de campagne faites par Jovenel Moïse.

Pour ce faire, le professeur Cadet devra concrétiser les 26 points de sa feuille de route. Le ministre doit d’abord faire un état des lieux des principales actions du MENFP mises en œuvre de 2012 à 2016 ; actualiser et mettre en œuvre la feuille de route sur la réforme de l’Education et de la Formation professionnelle ; évaluer les impacts des 12 mesures prises par l’administration Martelly pour redresser l’école haïtienne ; inventorier la population scolaire et les infrastructures disponibles en vue de mettre à jour des données statistiques cohérentes reflétant la réalité du système éducatif ; prendre les dispositions pour assurer une meilleure organisation des Examens d’Etat et préparer convenablement la rentrée des classes pour l’année académique 2017-2018 ;

Ensuite, Josué Agénor Cadet doit, dès septembre 2017, rendre effectif l’ajout de deux nouvelles disciplines au curriculum du fondamental et du secondaire : l’éducation financière, l’éducation sportive et l’écologie ; équiper les lycées de la République d’un plateau technique minimum alimenté par des petits systèmes d’énergie solaire destinés à favoriser la mise en place des programmes de formation continue et de formation technique et professionnelle ; implémenter le programme du nouveau secondaire, par la création de dix lycées de référence dans les dix départements scolaires du pays sur une période de dix ans ; développer un réel partenariat avec l’Akademi Kreyòl Ayisyen (AKA) et la Faculté de linguistique appliquée, en vue d’aborder la problématique de la langue d’enseignement dans le pays. Entreprendre des politiques d’aménagement éducatif et linguistique, en vue de parvenir à un bilinguisme créole/français équilibré, et de promouvoir le multilinguisme dans le pays…

Selon sa feuille de route, le ministre de l’Education nationale doit mettre en œuvre une politique d’apprentissage plus soutenue de l’anglais et de l’espagnol au niveau primaire et secondaire ; définir un partenariat responsable avec les organisations syndicales en vue de permettre à tous les acteurs de jouer pleinement leur rôle ; recruter les enseignants et tout cadre du MENFP, sur concours ; reconsidérer le régime d’assurance, de retraite et de salaire des enseignants, en vue d’avoir un corps professoral dynamique ; faire voter le projet de loi relative à la Validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP), qui est en train d’être étudié par la Commission Education de la Chambre des députés ; élaborer et mettre en œuvre la politique de petite enfance tenant compte de l’amélioration des programmes de protection et d’éducation des centres préscolaires.

Le chef du gouvernement a demandé en outre au ministre de l’Education de déduire significativement les disparités de l’offre scolaire entre les départements, les villes et les zones rurales ; doter chaque section communale d’un établissement de l’enseignement fondamental ; renforcer les centres préscolaires pour l’accueil de la petite enfance ; prendre les dispositions nécessaires pour améliorer la qualité de l’éducation et de la formation offertes à nos élèves ; restructurer le programme de cantines scolaires et le programme de manuels scolaires ; renforcer le programme de formation continue des enseignants ; renforcer le réseau de laboratoires en sciences de base pour l’encadrement de l’apprentissage des écoliers dans les domaines des mathématiques, des sciences appliquées , de l’informatique, des langues vivantes et de l’entrepreneuriat en prenant avantage des possibilités de formation à distance grâce aux technologies de l’information et de la communication.

Enfin, le ministre de l’Education nationale doit prendre les dispositions pour créer un Centre d’Apprentissage des Métiers (CAM) dans chaque département tout en reconnaissant le statut spécial du maître-d’apprenti, créer un point d’information sur les métiers dans chaque lycée de la République et améliorer l’orientation des jeunes vers ses filières ; encourager le développement de l’offre de formation en alternance, promouvoir la validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP) et soutenir la formation tout au long de la vie ; organiser, de concert avec la Conférence des Recteurs et Présidents d’Université d’Haïti (CORPUHA), les « Etats généraux de l’Enseignement supérieur » ; travailler avec les commissions d’éducation du Sénat de la République et de la Chambre des députés pour faire voter les cinq (5) projets de loi relatifs à l’éducation qui sont en examen au Parlement.

Josué Agénor Cadet ne sera pas seul dans la concrétisation de sa feuille de route. « Dans l’accomplissement de votre mission, vous aurez le soutien du gouvernement et celui du président de la République », lui a promis le chef de la Primature.

Robenson Geffrard

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