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Sécurité/Palais national-PNH

Incident à l’Arcahaie : Mario Andrésol parle de déficit de communication et de boycottage

mercredi 12 avril 2017

L’attaque perpétrée contre le cortège du président de la République vendredi dernier à l’Arcahaie montre encore une fois les faiblesses de nos institutions, a estimé Mario Andrésol, ancien directeur général de la Police nationale qui n’a pas écarté l’hypothèse d’un boycott au niveau des renseignements. Il a appelé le chef de l’État à ne pas écouter des gens dans son entourage qui vont l’inciter à faire tomber des têtes au niveau de la PNH.

National -
Parce que, depuis des semaines, des informations laissaient croire qu’il y avait des convulsions à l’Arcahaie, Mario Andrésol n’arrive pas à expliquer pourquoi la sécurité du chef de l’Etat n’avait pas pu éviter l’attaque contre le cortège de Jovenel Moïse. L’ancien directeur général de la Police nationale, qui participait lundi soir à l’émission « Sa k ap kwit » sur Télé 20, a estimé qu’il y a eu un défaut de communication entre les différentes unités de la PNH.

Il peut y avoir également intentionnellement de la rédemption d’information dans le camp du chef de l’État sur la réalité à l’Arcahaie pour pousser Jovenel Moïse à prendre des décisions dans un sens bien calculé, a avancé Mario Andrésol en guise d’une autre hypothèse. « J’ai déjà été victime de cette situation quand j’étais directeur général de la Police nationale », a-t-il rappelé.

Des gens dans l’entourage de Jovenel Moïse pourraient décider de boycotter les informations en vue de pousser le chef de l’État à prendre des décisions dans leurs intérêts, croit savoir M. Andrésol. En connaissance de cause, l’ancien DG de la Police nationale a appelé le chef de l’État à ne pas écouter certaines informations dans son entourage qui n’ont pour but que de faire tomber des têtes au niveau de la PNH pour les faire remplacer par leurs amis afin de prendre le contrôle de la sécurité du président.

« Je condamne l’attaque perpétrée contre le cortège du président de la République. J’imagine les frustrations du chef de l’État par rapport à cette situation », a-t-il sympathisé. Cependant, pour l’ancien numéro I de la Police nationale, les responsabilités doivent être aussi fixées au niveau de l’institution policière.

Trois unités spécialisées de la Police nationale assurent en permanence la sécurité du chef de l’État et un coordonnateur au Palais national fait la coordination entre ces trois unités. Il y a une unité qui se spécialise en antiembuscade quand le chef de l’État est en déplacement, le CAT TEAM. 

Une autre unité, l’USP, s’occupe de la sécurité rapprochée du président et la troisième, les agents de l’USGPN, qui assure la sécurité du bâtiment où se trouve le président. Cela peut être le Palais national où n’importe quel autre bâtiment où se trouve le chef de l’État.

A côté de ces trois niveaux de sécurité du chef de l’État, Mario Andrésol a souligné qu’il y aussi les unités territoriales au niveau des commissariats. Quand le chef de l’État va dans un département quelconque, tous les responsables de commissariat sur sa trajectoire doivent être mis au courant pour assurer une sorte de haie de sécurité du départ jusqu’à la destination finale du président, a-t-il dit.

En principe, le chef de l’État ne devrait avoir aucun souci pour sa sécurité, a fait savoir Mario Andrésol. Mais, s’est-il empressé de préciser, « les choses ne doivent pas se faire au petit bonheur ».

L’actuel directeur général de la Police nationale, Michel-Ange Gédéon, avait servi sous les ordres de Mario Andrésol. « Je ne mets pas en doute la capacité du directeur général de la PNH à faire son travail… », a-t-il rassuré. Cependant, il a estimé que nous héritons d’une force de police qui n’est pas adaptée à notre réalité.

Comme lui, en 2011, avec Michel Martelly, Michel-Ange Gédéon n’a pas été nommé par l’actuel président de la République. Les relations entre le directeur général de la Police nationale et le chef de l’État doivent être institutionnelles pour éviter des dérives, a exhorté Mario Andrésol.

Pour éviter la répétition de ce qui s’est passé vendredi dernier à l’Arcahaie, Mario Andrésol croit qu’il faut une synergie entre les différentes entités de la PNH.

Robenson Geffrard

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