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Trump : "Les choses vont s’arranger entre les États-Unis et la Russie"

jeudi 13 avril 2017

Après avoir déploré des relations "au plus bas" entre Moscou et Washington, le président américain a fait part de son optimisme sur Twitter.

Source AFP

« Les choses vont s’arranger entre les États-Unis et la Russie », a assuré Donald Trump ce jeudi matin sur Twitter, après avoir reconnu la veille que les relations entre les deux puissances étaient au plus bas. « Le moment venu, tout le monde reviendra à la raison et il y aura une paix durable », a écrit le président des États-Unis sur son compte personnel.

Donald J. Trump
✔ ‎@realDonaldTrump

Things will work out fine between the U.S.A. and Russia. At the right time everyone will come to their senses & there will be lasting peace !

Malgré une rencontre glaciale à Moscou entre les chefs des diplomaties des deux puissances nucléaires, le président américain Donald Trump a plaidé pour une entente entre les États-Unis et la Russie, dont les relations sont « au plus bas », selon ses propos. La guerre en Syrie demeure le contentieux le plus lourd entre Washington et Moscou, Donald Trump traitant son homologue syrien Bachar el-Assad de « boucher » et d’« animal » et jugeant « possible » que la Russie ait été au courant de l’attaque chimique du 4 avril, imputée au régime de Damas.


Nikki Haley
✔ ‎@nikkihaley

After today’s vote to hold Syria accountable it’s : A strong day for the US, a weak day for Russia, a new day for China & doomsday for Assad.

Signe des divergences patentes entre Occidentaux et Russes, ces derniers ont opposé à l’ONU leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité réclamant une enquête internationale sur cette attaque chimique présumée à laquelle Washington a répondu par une frappe punitive le 6 avril. Donald Trump avait prôné tout au long de sa campagne et au début de sa présidence un rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine.

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Relations tendues

« Ce serait merveilleux (...) si l’Otan et notre pays pouvaient s’entendre avec la Russie », a-t-il lancé mercredi lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche avec le secrétaire général de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg. Mais, « à l’heure actuelle, nous ne nous entendons pas du tout avec la Russie », a reconnu Donald Trump, parlant même d’une « relation peut-être au plus bas (niveau) de tous les temps ». Le président américain s’exprimait à l’issue d’une visite très tendue à Moscou de son secrétaire d’État Rex Tillerson, lequel a vu le président Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Dans une ambiance glaciale, les deux pays ont étalé leurs divergences sur la Syrie et la défiance qui prévaut entre ces anciens adversaires de la guerre froide. Rex Tillerson, ex-PDG d’ExxonMobil et qui avait été décoré par Vladimir Poutine en 2013, a déploré le « faible niveau de confiance entre (leurs) deux pays ». « Les deux plus grandes puissances nucléaires ne peuvent pas avoir ce genre de relations », a-t-il souligné, lors d’une longue conférence de presse avec Sergueï Lavrov, où les deux hommes se sont à peine regardés.

« C’est un boucher »

Ils ont toutefois plaidé pour une « lutte implacable contre le terrorisme », en allusion au combat contre les djihadistes. Mais les États-Unis et la Russie restent aux antipodes sur la Syrie. Tant sur la responsabilité du régime dans l’attaque du 4 avril sur la localité syrienne de Khan Cheikhoun (87 morts, dont 31 enfants) que sur le sort du président Assad.

Donald Trump a jugé qu’il était « temps de mettre fin à cette guerre civile brutale, de vaincre les terroristes et de permettre aux réfugiés de revenir chez eux », en Syrie, où la semaine dernière les États-Unis ont frappé pour la première fois le régime après l’attaque chimique. « De jeunes enfants qui meurent. Des bébés qui meurent. Des pères qui tiennent leurs enfants morts dans leurs bras. Des enfants morts. Il n’y a pas pire à voir et ça ne devrait pas être permis. C’est un boucher. C’est un boucher. C’est pourquoi nous devions faire quelque chose à cet égard », a tonné Donald Trump à propos du dirigeant syrien.

Dans une interview à la télévision Fox Business diffusée mercredi matin, le président américain avait estimé que, « quand on balance du gaz, des bombes ou des barils d’explosifs (...) au milieu d’un groupe de gens (...), on est un animal ». Donald Trump avait paru ébranlé la semaine dernière au lendemain de l’attaque chimique présumée. Mercredi, il a même jugé « possible » que la Russie, alliée de la Syrie, ait été au courant de ce raid, en précisant que le Pentagone se penchait sur cette question.

Veto de la Russie

Au même moment, à New York, la Russie opposait son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni et réclamant une enquête sur l’attaque. C’est la 8e fois depuis le début de la guerre en 2011 que Moscou bloque toute action de l’ONU contre son allié syrien. Washington, Londres et Paris ont protesté avec force. « Le jour du Jugement dernier pour Assad », a tweeté l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.

À Moscou, Rex Tillerson - après avoir semblé s’accommoder fin mars d’un maintien au pouvoir du président syrien - a réclamé son départ « organisé » dans le cadre d’une transition politique. Mais Sergueï Lavrov a rappelé les précédents chaos provoqués, selon lui, par les chutes des « dictateurs » Saddam Hussein ou Muammar Kadhafi. Et, avant de recevoir Rex Tillerson, Vladimir Poutine a déploré que les relations russo-américaines se soient détériorées depuis que Donald Trump est à la Maison-Blanche. À un niveau pire même que sous la présidence de Barack Obama.

Rare signe de détente, Sergueï Lavrov a indiqué que « le président Poutine (était) prêt à rétablir » l’accord de prévention des incidents aériens en vigueur en Syrie jusqu’à la frappe américaine du 6 avril. Moscou intervient militairement en soutien à Damas depuis septembre 2015 et les États-Unis pilotent depuis septembre 2014 une coalition internationale anti-djihadistes. « Malgré tous les problèmes, il existe des perspectives considérables pour travailler ensemble », a toutefois assuré le chef de la diplomatie russe.


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