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10 000 gourdes d’impôt forfaitaire sur le revenu, le gouvernement continue d’éclaircir

mardi 29 août 2017

L’administration Moïse-Lafontant continue d’apporter des précisions sur le montant forfaitaire de 10 000 gourdes d’impôt sur le revenu, prévu dans la loi budgétaire 2017-2018. Jude Alix Patrick Salomon du ministère de l’Economie et des Finances et Stéphanie Auguste du ministère des Haïtiens vivant à l’étranger ont fait le point sur ce sujet, lors d’une conférence au ministère de la Communication ce lundi.

National -

Le gouvernement multiplie les sorties médiatiques pour en découdre avec une rumeur faisant état d’une taxe imposée à la diaspora et ainsi contenir la grogne de ces compatriotes. Après l’interview accordée au journal ce week-end, le ministre de l’Economie et des Finances Jude Alix Patrick Salomon, accompagné de sa collègue du MHAVE Stéphanie Auguste, a rencontré la presse ce lundi. La première à prendre la parole, Stéphanie Augustin a voulu rassurer ses compatriotes de la diaspora. Elle a démenti la rumeur faisant état d’une taxe de 186 dollars que ces Haïtiens devraient payer en arrivant à l’aéroport Toussaint Louverture. « Le gouvernement n’est pas au courant de cette taxe. On ne sait pas d’où ça provient. Aucun compatriote n’aura à payer ce montant ni à l’aéroport, ni dans aucun consulat ou ambassade d’Haïti à l’étranger », fait-elle savoir.
La ministre précise plus loin qu’un Haïtien ou un étranger désireux de demander un service public dans le pays, - dédouanement de véhicule, vente de maison ou toute autre transaction impliquant l’État devra payer une taxe forfaitaire de déclaration définitive d’impôt à la Direction générale des impôts (DGI). « Ce gouvernement veut protéger la diaspora contre les racketteurs. Ces derniers taxent de leur gré les gens voulant acheter ces services. Nous avons maintenant une loi qui fixe un barème qui pourra vous protéger. Les racketteurs vont devoir trouver autre chose à faire », a-t-elle dit, soulignant que l’administration Moïse-Lafontant ne pourchasse pas sa diaspora. « Nous voulons que nos Haïtiens de l’extérieur viennent passer leurs vacances ici, qu’ils viennent investir, et faire valoir la beauté de ce pays ».

La décision du gouvernement d’imposer 10 000 gourdes d’impôt sur le revenu forfaitaire vise, selon Jude Alix Patrick Salomon, à encourager le civisme fiscal. « Nous parlons d’un impôt forfaitaire. Mais le principe de base veut que tout le monde fasse sa déclaration définitive d’impôt sur le revenu, pourvu qu’on soit majeur, ceci même si on n’a pas de revenu ou qu’on gagne moins de 60 000 gourdes l’an. Dans ces deux cas, la déclaration définitive indiquera « néant » », soutient-il, soulignant que l’État a constaté que certains citoyens effectuent des transactions génératrices de revenus tout en indiquant qu’ils ne travaillent pas. « Ces gens-là échappent à l’impôt de même que ceux qui travaillent sur le territoire durant au moins 6 mois mais reçoivent leurs salaires à l’extérieur. Pour parvenir à capter une partie de ce revenu, nous avons décidé d’imposer cet impôt », argue-t-il.
Plus loin, il indique que le gouvernement a choisi de mettre ce montant dans une loi d’exercice, puisqu’à l’avenir, ce chiffre ne représentera plus grand-chose et il va falloir l’augmenter. De plus, souligne-t-il, le montant demandé est faible. « Ce montant sera payé une fois l’an. 10 000 gourdes équivaut à moins de 1000 gourdes par mois sur une année. On n’a pas pris cette décision pour punir quelqu’un, mais pour encourager les citoyens à faire leur déclaration définitive d’impôt », a-t-il avancé.
Face à la levée de boucliers de plusieurs sénateurs contre cette mesure et la possibilité que ces derniers l’enlèvent de la loi budgétaire, le ministre croit que cela aura des répercussions sur les projets que le gouvernement entend mettre en œuvre. « Tout le monde souhaite que le pays progresse et se développe. C’est normal. C’est la raison d’être de ce gouvernement. Mais rien n’est gratuit. On a besoin de ressources financières pour financer tous les projets. Aucun gouvernement n’a réalisé ce que notre équipe a fait en 6 mois. On ne se vante pas. Mais les résultats sont visibles dans le Sud et l’Artibonite. Nous avons l’envie de travailler, mais pour le faire il faut qu’on aie les moyens », soutient-t-il.

Jean Daniel Sénat
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