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« …un président qui se respecte ne doit pas avoir d’amis », affirme le président Moïse

lundi 2 octobre 2017

National -

La corruption constitue le principal facteur de blocage au développement d’Haïti, de l’avis du président de la République. Sur la tribune des Nations unies la semaine dernière et dans toutes ses prises de parole en public, Jovenel Moïse n’a jamais raté la moindre occasion de dire que sa principale lutte pendant son quinquennat est contre la corruption. Pour ce faire, l’ancien entrepreneur agricole est prêt à tourner le dos même à tous ses proches.
« …un président qui se respecte ne doit pas avoir d’amis », avait déclaré, vendredi dernier, le locataire du Palais national dans un point de presse à l’aéroport après cinq jours à New York. Selon lui, l’ami du président c’est le bien-être collectif, non la recherche de l’intérêt des particuliers au détriment de la majorité. « Vous m’avez donné le pouvoir non pour faire ce que je veux ni pour que je vous laisse faire ce que vous voulez », a-t-il déclaré avec autorité.
Objet de vives critiques pour le budget 2017-2018, le chef de l’État avait annoncé qu’il ne comptait pas s’arrêter là. « Je vais continuer à prendre des décisions extrêmement difficiles qui demandent beaucoup de courage », avait-il dit.
Dans sa lutte contre la corruption, Jovenel Moïse peut compter sur le président du Sénat. Selon Youri Latortue, le chef de l’État va perdre beaucoup d’amis et beaucoup d’alliés, en commençant par lui, s’il ne lutte pas contre la corruption.
Youri Latortue, dans une interview accordée cette semaine au Nouvelliste, reconnaît également que le chef de l’État peut également perdre beaucoup d’amis s’il mène une lutte contre la corruption. « Mais, à ce moment, il aura le peuple (comme ami). S’il ne mène pas la lutte contre la corruption, il perdra des amis. S’il le fait, il en sera de même. Mais le peuple sera avec lui. Aujourd’hui, je pense qu’il faut engager la lutte. Et ceci, ce n’est pas à notre avantage mais à celui des générations futures. Car si le pays continue sur cette lancée, il va perdre l’aide internationale, la confiance des pays amis, etc. Malgré le fait que la corruption existe partout, ici le champ est libre », croit-il.

Robenson Geffrard
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